Politique et société

Les filières agricoles à l’unisson pour instaurer des clauses miroirs

Représentants des filières agricoles, du monde politique et de la société civile étaient réunis le 31 octobre à l’occasion d’une conférence organisée à la Maison de la Chimie. Tous les acteurs présents ont affiché des objectifs communs en vue du prochain mandat européen.

De gauche à droite : Patrick Benezit, vice président d'Interbev, Stéphanie Kpenou responsable du plaidoyer de l'institut Veblen et Thomas Uthayakamar, directeur des programmes de la FNH (c) interbev

« Tout ce qui est interdit chez nous est autorisé ailleurs », a résumé en préambule, Patrick Benezit, vice-président d’Interbev. La phrase est clairement destinée aux candidats à la députation européenne alors que la campagne pour les élections 2024 vient tout juste de démarrer. C’est d’ailleurs dans ce contexte, que l’Interprofession bétail et viande (Interbev), l’Institut Veblen et la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH), organisaient une conférence de presse sur le sujet de la politique commerciale européenne versus le Green deal (Pacte vert). Une question de premier plan y était posée : quelle stratégie adopter, à l’échelle européenne, pour protéger efficacement à la fois les filières agricoles et l’environnement ?
Pour y répondre, des représentants des filières agricoles, des politiques et des ONG se sont succédé.
L’une des principales revendications émises par l’ensemble de ces acteurs était d’instaurer des clauses miroirs. « Notre modèle est une exception à l’échelle de la planète. Il répond aussi bien aux attentes de la société que de l’environnement. C’est pourquoi il est important d’imposer des clauses miroirs face à des modèles complètement différents », a poursuivi Patrick Benezit.
Une position partagée par l’ensemble des acteurs présents, qui ont dénoncé une « concurrence déloyale » et appelé à l’« urgence […] de protéger les filières agricoles européennes et rendre possible l’accélération de leur transition agroécologique ».
Présent, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, a quant à lui rappelé le soutien ? du gouvernement sur ce sujet, tout en soulignant qu’il ne faut pas  « refuser le commerce international ».

À l’issue des travaux, Interbev, la FNH et l’institut Veblen ont présenté une feuille de route articulée autour de cinq mesures phares :
  • Un moratoire européen sur les accords de libre-échange.
  • Un refus ferme de ratifier l’accord UE-Mercosur.
  • Une liste des mesures miroirs à faire adopter et appliquer d’ici la fin du prochain mandat européen.
  • La mise en œuvre des contrôles efficaces au sein des filières dédiées dans les pays exportateurs.
  • Un règlement européen relatif à la lutte contre la déforestation importée véritablement utile.