DNC Bovine : « Nous devons tout faire pour sauver l’élevage français »
En déplacement ce 24 juillet en Savoie, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a réaffirmé sa volonté de contenir et d’éradiquer la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie virale inédite en France. Un plan d’action rigoureux a été engagé, accompagné d’un soutien psychologique et financier aux éleveurs touchés.

« Ce sont des héros », a salué Annie Genevard en rendant hommage aux éleveurs qui ont accepté l’abattage de leur cheptel pour éviter la propagation de la maladie. Lors de sa visite en Savoie, ce jeudi, la ministre a tenu à rappeler que l’État serait pleinement mobilisé à leurs côtés. « Les indemnisations seront versées rapidement, avec une première avance immédiate, suivie d’évaluations par des experts pour déterminer la valeur des animaux concernés. » Au-delà des compensations financières, un accompagnement psychologique est également prévu. Une charte de solidarité a été signée, rassemblant les banques, les assureurs, les collectivités locales, les services de l’État et les représentants de la profession agricole. « L’objectif, déclare la ministre, coordonner les aides et garantir que les éleveurs ne traversent pas seuls cette épreuve. »
Situation inédite, une réponse sanitaire structurée
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC), jusque-là absente du territoire français, a été détectée pour la première fois fin juin. « Une maladie exotique, extrêmement contagieuse, avec un virus persistant », a rappelé Annie Genevard. Dès l’apparition du premier foyer confirmé le 29 juin, les autorités ont réagi dans l’urgence. Moins de 48 heures plus tard, la France sollicitait auprès de l’Union européenne un stock maximal de vaccins pour couvrir jusqu’à 285 000 bovins dans les zones à risque. Face à la menace, le gouvernement a mis en place une stratégie articulée autour de trois leviers. Le premier repose sur le dépeuplement des foyers infectés, avec l’abattage systématique des animaux atteints. Le second s’appuie sur une vaccination de grande ampleur, menée à un rythme soutenu de 20 000 injections par jour. Enfin, la biosécurité est renforcée dans les zones touchées, avec une limitation stricte des déplacements autour des élevages contaminés. « Il ne faut pas aller et venir dans les fermes foyers. Les rassemblements sont autant de brèches dans la ceinture de protection que nous tentons de mettre en place », a souligné la ministre.
Une zone de surveillance étendue
Autour de chaque foyer, une zone de 50 kilomètres a été instaurée, couvrant les départements de Savoie, Haute-Savoie, Ain et Isère. Dans ce périmètre, les transports de bovins sont interdits, la vaccination est obligatoire et des mesures de biosécurité strictes sont mises en œuvre. « À la date du 24 juillet, environ 250 000 bovins étaient concernés », annonce Annie Genevard. Ce chiffre pourrait être réévalué en fonction de l’évolution de la situation.
Un combat pour l’avenir de l’élevage
Pour Annie Genevard, cette crise sanitaire appelle une réponse à la hauteur des enjeux. « Nous devons tout faire pour sauver l’élevage français », a-t-elle insisté. La ministre a également évoqué l’objectif de repeupler les exploitations affectées et de préserver la filière bovine dans sa diversité et son ancrage territorial. La résilience de l’agriculture passera, selon elle, par une action collective, structurée et durable.