Loups : les tirs de défense élargis aux éleveurs de bovins et d’équins
Un arrêté publié le 21 juin autorise les éleveurs de bovins et de chevaux à réaliser des tirs de défense contre le loup, même sans attaque préalable. Le texte, signé par Annie Genevard et Agnès Pannier-Runacher, suscite un accueil nuancé du syndicat Jeunes Agriculteurs.

Les éleveurs de bovins et d’équins peuvent désormais effectuer des tirs de défense contre les loups, même en l’absence d’attaques antérieures. Publié au Journal officiel du 21 juin 2025, l’arrêté ministériel modifie le cadre en vigueur depuis février, en supprimant la condition d’une prédation survenue au cours des douze derniers mois. Dans le détail, le nouveau texte précise une série de mesures dites de « réduction de vulnérabilité » que les éleveurs doivent mettre en œuvre à l’échelle de chaque lot d’animaux. Et non du troupeau dans son ensemble, pour pouvoir bénéficier de cette autorisation. Parmi elles : « vêlages en bâtiment, surveillance par colliers GPS, regroupement nocturne ou encore renforcement des inspections quotidiennes », lit-on dans les généraux.
Devant les sénateurs fin mai, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait défendu cette évolution : « Ce texte permettra de pouvoir opérer des tirs dans les espaces où les troupeaux sont menacés, même lorsqu’il n’y aura pas eu d’attaque, pour qu’on entre vraiment dans une logique de régulation. »
Une première avancée
Le syndicat Jeunes Agriculteurs, fervent défenseur d’un déclassement du loup de son statut d’espèce strictement protégée, salue « une première avancée » qui « met fin à une situation d’incertitude » pour les éleveurs de bovins et de chevaux. « Cette évolution, attendue de longue date, doit permettre une gestion plus adaptée aux réalités du terrain », estime le syndicat.
Mais JA nuance aussitôt : « L’arrêté ne tient pas compte des difficultés du terrain que nous avons maintes fois remontées ». Le syndicat critique notamment le choix de l’échelle du lot, « source de surcharge de travail », et déplore que les visites quotidiennes ne soient pas reconnues comme mesure de réduction de vulnérabilité pour les élevages en plein air, au motif qu’elles sont déjà obligatoires l’hiver. « Ces évolutions n’apportent aucune réponse aux atteintes graves que cause la prédation au bien-être animal : mortalité, blessures, avortements, affolement », conclut le syndicat.