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Dermatose nodulaire contagieuse : la France déclenche une riposte sanitaire

Face à la progression des cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans les deux Savoie, le ministère de l’Agriculture a annoncé mercredi 16 juillet une stratégie nationale incluant vaccination obligatoire et abattage total dans les foyers.

Les premières opérations de vaccination, prises en charge intégralement par l’État auront lieu au début de la semaine du 21 juillet.

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) prend de l’ampleur. Apparue en France le 29 juin à Entrelacs (Savoie), la maladie virale affectant exclusivement les bovins a déjà provoqué 24 foyers confirmés dans les départements de Savoie et Haute-Savoie au 16 juillet, selon les données du ministère de l’Agriculture. Une propagation rapide qui a conduit la ministre Annie Genevard à convoquer en urgence le CNOPSAV[1], l’instance nationale de coordination sanitaire.

Mesures pour enrayer et protéger le cheptel bovin français

À l’issue de cette réunion, la ministre Annie Genevard a présenté une stratégie nationale, validée quasi unanimement, pour contenir la propagation de la DNC. Cette stratégie repose sur trois mesures principales : d’abord, l’abattage total de tous les animaux dans les foyers infectés, « pour éteindre les sources du virus, en conformité avec les obligations européennes », est précisé dans le communiqué. Ensuite, la mise en place de périmètres réglementés, « où s’appliquent des mesures de protection et de surveillance renforcées, notamment la limitation des mouvements ». Enfin, une campagne de vaccination obligatoire dans un rayon de 50 kilomètres autour des foyers, « entièrement prise en charge par l’État », a assuré la ministre. Les premières doses de vaccin, commandées seulement 48 heures après la détection du premier cas, sont arrivées le 15 juillet. Leur administration est prévue dès la semaine du 21 juillet. « Nous sommes dans une course contre la montre pour enrayer le virus », a déclaré Annie Genevard, garantissant un « soutien total aux éleveurs ».

Stratégie de vaccination contre la DNC dans la zone réglementée.
Stratégie de vaccination contre la DNC dans la zone réglementée.

Les syndicats agricoles réclament des garanties

Sur le terrain, l’annonce de l’abattage total suscite des tensions. En Savoie et Haute-Savoie, des militants de la Confédération paysanne ont tenté de bloquer l’accès à certaines exploitations pour empêcher les abattages. Jeunes Agriculteurs, tout en soutenant l’objectif sanitaire, demande des garanties fortes. Ils réclament notamment une indemnisation intégrale des animaux morts ou euthanasiés, en tenant compte de leur valeur de marché et de leur potentiel génétique. Ils demandent également la prise en charge des coûts indirects liés aux analyses, à la désinfection, à la désinsectisation et aux pertes de production. Le maintien des aides PAC pour les exploitations dépeuplées est jugé indispensable afin d’éviter une double peine administrative et financière. Les JA plaident enfin pour des mesures sociales et fiscales d’accompagnement, incluant le report d’échéances bancaires, la suspension de prélèvements MSA ou encore l’exonération de certaines taxes.

La DNC, en bref

Qu’est-ce que la DNC ?
Une maladie virale strictement animale, qui touche les bovins, buffles et zébus. Elle n’est pas transmissible à l’homme, ni par contact, ni par consommation de viande ou lait.

Comment se transmet-elle ?
Par des insectes vecteurs (taons, mouches piqueuses) et les mouvements d’animaux infectés.

Quels symptômes ?
Fièvre élevée, abattement, ganglions enflés, nodules sur la peau et les muqueuses. Les conséquences peuvent être graves : stérilité, amaigrissement, avortements et jusqu’à 10 % de mortalité dans un troupeau.

Quelles espèces ?
Uniquement les bovins et apparentés. Aucun risque pour les autres animaux domestiques.

[1] Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale.