Sur le terrain

« Agriculteur est un métier d’avenir. »

Édouard Bergeon est le réalisateur du long métrage Au nom de la terre qui a rencontré un franc succès dans l’Hexagone avec près de deux millions d’entrées. Depuis, il a lancé sa chaîne aunomdelaterre.tv qui promeut le monde agricole et le bien manger. Ce week-end du 1er mai, il était présent à la première édition des Toqués de l’agriculture.

Agriculteur est un métier d’avenir

Qu’est-ce qui vous amène à participer aux Toqués de l’agriculture ?

C’est très important pour moi d’être là. J’étais déjà présent hier [vendredi 30 avril, jour de l’inauguration, ndlr] et je pense revenir demain. Je suis venu passer du temps avec les responsables JA avec qui on travaille et je suis aussi venu faire un coucou aux JA des Pays de la Loire parce que j’ai tourné mon film en Mayenne, c’est maintenant un peu chez moi (sourire). J’ai aussi fait le tour des autres stands. Le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris est un lieu important, on est au cœur de la capitale, et chose pas banale, ce sont les agriculteurs qui se déplacent, qui vont à la rencontre des gens des villes. C’est un moment magnifique, très convivial, on a tous besoin de se retrouver. Et quoi de mieux que de le faire autour de la table !

On entend souvent parler de décalage entre la ville et la campagne, quel est votre sentiment ?

La France est aujourd’hui beaucoup moins rurale qu’elle ne l’a été par le passé. Les urbains, sûrement avec beaucoup de sincérité, parlent de leurs envies, de leurs préférences en ce qui concerne leur alimentation. Des envies qui sont souvent déconnectées des réalités, des territoires comme on dit et de ce qu’est le travail des agriculteurs. Aujourd’hui il fait beau, mais il aurait pu pleuvoir, il aurait pu faire froid, c’est ça le quotidien d’un agriculteur. À Paris on aime beaucoup les terrasses, le petit fromage de chèvre qui va bien, mais s’il y a un fromage de chèvre c’est qu’il y a eu une chèvre, une lactation et donc un chevreau. Qu’est-ce qu’on en fait du chevreau ? On parle de bien-être animal, on parle de manger des graines, mais dans un même temps on a envie de boire une bouteille de vin et de manger un fromage de chèvre. Tout cela s’apprend. C’est ce que j’essaie de faire avec ma chaîne aunomdelaterre.tv, c’est ce que font les JA avec ce type d’événement. Il faut éduquer, expliquer comment on cultive, on élève, à quelle(s) période(s), avec quelle(s) méthode(s). On a la chance en France de savoir faire beaucoup de choses et de les faire bien.

Quel message aimeriez-vous transmettre aux consommateurs urbains ?

Nourrir les gens, c’est ce qu’il y a de plus noble et de plus beau. Agriculteur, ça reste un métier où il faut travailler beaucoup, le vivant c’est tous les jours. Aujourd’hui encore plus qu’hier, avec la guerre en Ukraine et la mondialisation, on se rend compte de la nécessité d’assurer notre souveraineté alimentaire. Être agriculteur est un métier d’avenir, ça peut être rock, ça peut être pop, il y a plein de jeunes, il y a de l’innovation, ce n’est pas un gros mot, on peut faire du bio et de l’innovation, on peut être propre, résilient, inclusif en faisant de l’innovation, grâce à la recherche et développement qui permet de faire mieux avec moins de chimie. Si on respecte la terre et celles et ceux qui la travaillent, cela ne peut donner que de beaux cadeaux. Allez dans l’agriculture, allez dans les fermes, baladez-vous ! La France est belle ! On a la chance d’avoir toutes les formes d’agriculture, des modes d’élevage très divers partout dans le pays, c’est ce qui est représenté ici sur le parvis de l’Hôtel de Ville. On partage le même message avec les JA : expliquer pour comprendre et aimer (sourire) !