Cultures spécialisées

« Nous vivons aujourd’hui la pire crise depuis 50 à 70 ans ! »

C’est un vrai cri de colère que la filière viticole pousse depuis quelques semaines. La manifestation d’ampleur inédite déroulée à Narbonne le 25 novembre dernier réunissant entre de 4 000 et 6 000 vignerons en est l’expression la plus récente. Les producteurs demandent à l’État des garanties et des aides face à la crise qui les frappe de plein fouet.

Dans le sud de la France le monde viticole fait face à une crise historique. (c)andrewhagen
Entre 4 000 et 6 000 vignerons se sont rassemblés le 25 novembre dernier à Narbonne.

La filière viticole traverse actuellement une crise grave. Entre aléas climatiques, baisse de la consommation et hausse des charges, les viticulteurs du sud de la France ont profité de la mobilisation générale du monde agricole pour faire entendre leur voix. Le 25 novembre dernier, ils étaient entre 4 000 et 6 000 à s’être rassemblés à Narbonne dans l’Aude à l’appel des Jeunes Agriculteurs, de la FDSEA de l’Aude et du syndicat des vignerons de l’Aude, de la coopération agricole Occitanie, des vignerons indépendants. « Nous vivons aujourd’hui la pire crise depuis 50 à 70 ans, une crise conjoncturelle et structurelle ! », affirme Romain Deloustal, président des JA Occitanie.

« Nous demandons maintenant des actes ! »

Ce front commun qui regroupe les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes aura permis aux viticulteurs de rencontrer le ministre de l’Agriculture, mercredi 29 novembre. « Nous avons eu une réunion de crise avec Marc Fesneau en préfecture de Montpellier. Parmi les annonces, le ministre s’est engagé sur l’arrachage temporaire qui va être mis en place en 2024. Il a aussi acté le fait que l’enveloppe d’urgence de 20 millions d’euros ne serait pas suffisante et que l’Etat réfléchissait à abonder à hauteur des besoins nécessaires », abonde Romain Deloustal. D’après nos confrères de Vitisphère, le cabinet de Marc Fesneau a indiqué que : « Le ministre voit bien la détresse et était là pour répondre aux questions et attentes. » « Nous nous sommes sentis entendus, mais nous ne tombons pas dans le triomphalisme. Il y a aujourd’hui un vrai dégoût à l’installation dans notre région, on parle même de désinstallation. Entre l’augmentation des charges, la hausse de la redevance pour pollution diffuse (RPD) ou encore la taxation sur l’eau, ce n’est juste plus possible. Au-delà des paroles nous demandons maintenant des actes ! », scande le président JA Occitanie.

S’ils ne sont pas entendus, les viticulteurs promettent d’ores et déjà de prolonger la mobilisation.