Politique et société

Mobilisation du 26 septembre : « L’État doit cesser de brader notre agriculture »

À l’appel conjoint de Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA, des actions de protestation ont eu lieu le 25 et 26 septembre dans plusieurs départements. L’objectif est pour eux, de dénoncer l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, accusé de fragiliser les filières agricoles françaises. De Versailles à Strasbourg, les mobilisations ont pris des formes diverses, entre actions symboliques, rassemblements et opérations de sensibilisation. 

À l’appel conjoint de Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA.

« Nous ne demandons pas la charité, mais du respect et des réponses concrètes », lance Olivier Hardouin, porte-parole du collectif JA-FDSEA du Loir-et-Cher. Vendredi 26 septembre, à l’appel conjoint de l’inter syndicat, des actions ont fleuri un peu partout en France. Des rassemblements plus que des blocages, pour alerter sur les dangers de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, et rappeler l’urgence de soutenir un modèle agricole menacé.

Versailles : message au chef de l’État

Dès l’aube, une centaine d’agriculteurs ont pris place devant le château de Versailles, alignant une quinzaine de tracteurs place d’Armes. « Le sens de cette mobilisation, c’est attirer l’attention du chef de l’État », martèle Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Dans la foule, un céréalier de Seine-et-Marne résume la colère : « Il y a le Mercosur, les quotas d’importation sans droits de douane accordés à l’Ukraine… Tout cela déstabilise nos exploitations. »

Aude, Allier, Bas-Rhin : actions locales et pédagogie

Dans l’Aude, les coprésidents JA, Léo Gasc et Loïc Escourrou, ont été reçus par le préfet Alain Bucquet pour exposer leurs inquiétudes. À Strasbourg, JA et FDSEA du Bas-Rhin ont ciblé le marché Gare, pour « contrôler les marchandises et défendre la souveraineté alimentaire ».
Dans l’Allier, les jeunes agriculteurs ont préféré la pédagogie numérique : une série de vidéos postées sur les réseaux sociaux pour expliquer les conséquences du traité. « Dans notre département, nous avons une multitude de productions. Il est important de soutenir toutes les filières pour pouvoir transmettre des exploitations demain », explique Thomas Dufrègne, président de JA Allier, éleveur de charolaises à Saint-Menoux.

En Maine et Loire les JA et la FNSEA ont installé un "Banquet de la Honte".
En Maine et Loire les JA et la FNSEA ont installé un "Banquet de la Honte". Crédit : JA Maine et Loire.

Loir-et-Cher : revendications en bottes de paille

À Blois, les agriculteurs ont déversé bottes de paille, fruits pourris et stationné des tracteurs devant la préfecture. Leurs griefs dépassent le seul Mercosur : absence de reconnaissance des pertes comme cas de force majeure, aides inadaptées, gestion des crises sanitaires (MHE, FCO)… « L’État doit cesser de brader notre agriculture », tonne Olivier Hardouin. Nous voulons des réponses concrètes. » Un peu plus loin, sur les ronds-points de Saint-Gervais-la-Forêt et Villebarou, cortèges de tracteurs et distributions de tracts visaient à sensibiliser les automobilistes.

Une colère diffuse mais déterminée

Selon la police, une dizaine d’actions symboliques ont débuté jeudi et rassemblé près de 700 agriculteurs. Loin de simples blocages, ces mobilisations ont pris des formes variées, avec l’objectif de sensibiliser les citoyens et d’interpeller le monde politique. Au-delà du rejet du Mercosur, elles expriment un malaise plus large : incohérences des normes, concurrence jugée déloyale et impact du relèvement des droits de douane américains sur les vins et spiritueux européens.