Diversification

Les touristes de plus en plus nombreux sur les fermes

L'agritourisme est en pleine expansion, alors que les citoyens sont de plus en plus séduits par l'idée des circuits courts et d'un retour à la terre.

Jean-Baptiste Gallé, Aurélien Perol, Luc Waymel et Jean-Marie Lenfant sur scène lors du SIA 2020.

Tous les citadins ne sont pas contre les cris de coq, bien au contraire ! De plus en plus d'entre eux seraient même plutôt à la recherche d'une authenticité et d'une reconnexion avec la nature. L'agritourisme, qui consiste pour des touristes à loger à la campagne, sur des exploitations, est en plein boum. Au salon de l'agriculture, plusieurs acteurs de la filière se sont rassemblés pour tirer un bilan très positif de l'activité.

Alors que seulement 1 % des fermes pratiquaient l'agritourisme il y a 25 ans, elles sont 10 % aujourd'hui à proposer des séjours, repas ou produits à acheter directement par les touristes. Selon Jean-Marie Lenfant, président de Bienvenue à la ferme, le réseau d'accueil des chambres d'agriculture, l'agritourisme permet de rompre la solitude à la campagne et de rassurer le consommateur sur les produits.

« Pour certaines petites fermes, l'agritourisme peut représenter 50 % du chiffre d'affaires. Cela permet d'entretenir le bâti sur les fermes et de se dégager une plus-value. »

Dix lauréats qui reçoivent une dotation et un accompagnement

MiiMOSA, une plateforme de crowdfunding dédiée à l'agriculture, a lancé un partenariat avec Airbnb et Bienvenue à la ferme pour inciter les agriculteurs à proposer des projets d'agritourisme sur la plateforme. Chaque année, dix lauréats reçoivent une dotation de 5000 € et un accompagnement pour mener leur projet. « La dimension culturelle, l'expérimentation, la proximité sont des atouts de l'agritourisme, il faut les encourager » a soutenu Aurélien Perol, directeur de la communication d'Airbnb.

Une vision partagée par Jean-Baptiste Gallé, l'un des lauréats 2019 du partenariat. La ferme de Saint-Gilles, proche de Colmar, propose des logements atypiques, la découverte d'herbes médicinales ou des promenades à cheval. Luc Waymel, président de l'Association des maires ruraux du Nord, a contribué à la mise en place dans son département d'une "véloroute" pour attirer les cyclotouristes belges et néerlandais, et d'un tronçon du chemin de Jacques de Compostelle, avec des arrêts dans les fermes du secteur. Des initiatives créatives qui contribuent au succès de l'agritourisme.

Relier les consommateurs aux agriculteurs

La start-up Agrivillage souhaite recréer du lien entre agriculteurs et consommateurs. Pour ce faire, elle prévoit un séjour systématiquement accompagné d'une activité réelle sur la ferme : traite, nourrissage des bêtes, récoltes... À la clé ? Entre 10 000 et 15 000 euros en moyenne pour l'agriculteur, et une meilleure compréhension du métier pour les touristes urbains.