Grandes cultures

Cap Protéines obtient ses premiers résultats

Lancé en janvier 2021, pour deux ans, le projet Cap Protéines est le fruit d’une collaboration entre l’État, les instituts techniques et les professionnels agricoles. Les différents partenaires ont présenté un bilan à mi-parcours encourageant au Salon international de l’agriculture, le 1er mars 2022.  

Pois protéagineux

Mis en place dans la foulée du plan de relance protéines végétales, initié par le gouvernement en décembre 2020, le programme de recherche et développement Cap Protéines doté d’un budget de 20 millions €, avait comme objectif d’introduire de façon significative dans les assolements, des légumineuses pour les faire passer de 2 à 10 % de la SAU française d’ici à 2030. Piloté par les deux instituts techniques Terres Inovia et l’Institut de l’élevage, Idele, il a aussi parmi ses missions de préserver les productions d’oléo-protéagineux malgré les aléas climatiques et les restrictions de produits phytosanitaires, de proposer des alternatives au tourteau de soja dans l’alimentation des animaux et de développer et diversifier les productions fourragères riches en protéines pour les animaux… le tout afin de réduire la dépendance de la France vis-à-vis des graines riches en protéines importées.

Une connaissance plus fine des variétés

Un peu plus d’un an après son lancement, le projet a déjà permis des avancées. L’outil d’aide au choix des variétés de Terres Inovia, MyVar, disponible jusqu’à présent en colza, tournesol, soja, pois et féveroles, s’est par exemple enrichi de trois nouvelles espèces, le pois chiche, la lentille et le lupin. Des listes de variétés recommandées de pois et féveroles ont également été initiées ainsi qu’un observatoire de la qualité des graines de lentille et pois chiche. « Les agriculteurs disposent ainsi de critères objectifs pour choisir les variétés les mieux adaptées à leur région » souligne Laurent Rosso, directeur de Terres Inovia. 400 parcelles d’essais de soja, lentille, féverole, pois, pois chiche et lupin ont été mises en place dans de nouveaux bassins de production, et font l’objet de visites et de rencontres pour les techniciens et les agriculteurs.

Un tourteau de tournesol « high-protéines »

Parce que le soja est doté d’une richesse élevée en protéines, les équipes de Terres Inovia ont cherché à proposer aux éleveurs pour le remplacer dans l’alimentation des animaux, des tourteaux de colza et de tournesol beaucoup plus riches en protéines que ceux habituellement proposés. Et ils y sont parvenus. « Nous avons réussi à produire du tourteau de tournesol à plus de 50 % de protéines contre un maximum de 27 % en non décortiqué, indique le directeur de Terres Inovia. Ceci uniquement par du pressage sans solvant, avec des teneurs en huiles résiduelles très basses, de l’ordre de 5 % seulement. De la même façon, nous avons obtenu des tourteaux de colza à 42 % de protéines et 6 % d’huile. »

Des prairies plus riches en légumineuses

Autre exemple, des essais conduits en Normandie ont montré que la présence significative de luzerne et trèfle dans une prairie permet de réduire de 700 g par jour les concentrés azotés en alimentation animale.