Sur le terrain

Témoignages graines d'agri

Les élèves de BTS APV de Toulouse-Auzeville ont mené plusieurs expériences de diversification. Cette année, ils testent la culture de haricots azuki. Ils témoignent.

Portraits de Hugo Bragagnolo, Chloé Ader et Théo Gales

Hugo Bragagnolo, étudiant en 2ème année de BTS Agronomie et Production Végétale (LEGTA de Toulouse-Auzeville)

"Le but de ce projet est d’apporter des références aux agriculteurs et conseillers agricoles sur de nouvelles cultures venant de pays étrangers (comme le quinoa, la chia, la cameline, la lentille...). Il y a de plus en plus de problèmes que ce soit au niveau agronomique, avec les résistances aux produits phytosanitaires, ou  économiques avec la baisse des prix de vente.

Le projet basé au lycée permet aux étudiants voulant travailler dans l’agriculture d’acquérir quelques références, pour pouvoir apporter des modifications et des  améliorations sur leurs futures exploitations. De plus, lors de ma formation au sein du lycée agricole de Auzeville, j’ai réalisé un stage de trois mois dans un institut technique appelé Terres Inovia, qui met en place différents essais en agriculture conventionnelle et biologique. J’ai pu participer aux différentes diversifications de cultures sur lesquelles ils travaillent (pois, soja, pois chiche, sarrasin).

Lors de ce stage, j’ai dû faire un rapport de stage basé sur un essai en agriculture biologique de l’institut. J’ai décidé de travailler sur une nouvelle culture phare en Occitanie : le pois chiche. Cela m’a permis d’acquérir différentes compétences et références sur cette culture et donc de commencer à la produire au sein de mon exploitation familiale."

Chloé Ader, étudiante en 2ème année de BTS Agronomie et Production Végétale (LEGTA de Toulouse-Auzeville)

"Ce projet rentre dans le cadre de la formation du BTS Agronomie et Production Végétale que j'effectue au lycée agricole de Toulouse-Auzeville. Le but de ce programme est de suivre un essai depuis la conception, en passant par la mise en place, jusqu'à son aboutissement. Cet essai de diversification nous permet d'étudier des cultures différentes et peu présentes dans la région. Il est pour ma part important puisqu'il permet de venir en aide aux acteurs du monde agricole. En effet, le but est de proposer des références sur ces nouvelles cultures pour favoriser leur implantation. L’intérêt de ce projet est d'initier les étudiants au monde de l'expérimentation. N'étant pas issue du monde agricole, ce genre de projet me permet d'en apprendre un peu plus et de mieux appréhender la réalité du terrain. Je veux m’orienter vers la recherche et cela me permet d'en avoir une première approche. La réalisation d'un stage de trois mois dans une entreprise semencière m'a immergée dans l'expérimentation. Ce n'est pas un projet facile à mener car la configuration de l'essai nous confronte à des problèmes différents de ceux rencontrés dans une exploitation. De plus, il nous faut répondre à un certain nombre de demandes de la part de l'équipe de la plateforme agro-écologique qui s'occupe des essais."

 

Théo Gales, étudiant en 2ème année de BTS Agronomie et Production Végétale (LEGTA de Toulouse-Auzeville)

"Ce projet a pour but d'implanter de nouvelles cultures, non cultivées en France ou très peu, qui sont potentiellement rentables économiquement et agronomiquement à l'avenir. Cela va donc permettre de créer des références sur leurs rendements, les dates d'implantation...

À mon avis, il est important de diversifier les cultures de nos jours pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les prix mondiaux des cultures « classiques » sont instables et ont même tendances à baisser au fil des années. Il est donc important de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Autrefois, les exploitations comprenaient 2 ou 3 cultures sur leur assolement. Si le prix d'une culture chutait de manière importante sur une année, alors l'agriculteur pouvait se retrouver sur une campagne difficile économiquement parlant. Sur mon exploitation familiale, nous faisions encore 50 ha de maïs il y a 3 ans. Depuis, nous avons introduit le soja et nous faisons maintenant 25 ha de soja et 25 ha de maïs (cultures d'été uniquement). Cela permet de lutter contre une potentielle chute des prix sur une culture. Financièrement on peut se rattraper sur l’une ou l'autre culture et éviter un gros trou budgétaire. De plus, on peut trouver des circuits courts pour ces nouvelles cultures (lentille, chia, haricot, sarrasin, quinoa, cameline). Par exemple, on peut transformer le sarrasin en pâtes directement au sein de l'exploitation, comme c'est le cas sur l'exploitation du lycée agricole de Auzeville, sans passer par plusieurs intermédiaires pour de finaliser le produit. Aussi, ce projet va permettre de lutter contre les adventices, qui développent de plus en plus de résistances aux herbicides. Le fait de diversifier les cultures sur une même parcelle permet de rompre leurs cycles et de diminuer leurs stocks dans le sol, le tout de manière naturelle."