Installation

RGA : baisse du nombre d’installés en 2019

Avec 13 406 nouveaux chefs d’exploitations en 2019 (chiffres MSA publiés fin 2020), l’agriculture française accuse une baisse de 3,7 % de ses installés comparé à 2018. L’effritement est encore plus prononcé chez les agriculteurs de 40 ans et moins avec - 4,4 %, soit un déclin de 9 579 à 9 155 installés. Une réalité loin d’être réjouissante à l’heure où la souveraineté alimentaire est revendiquée de toute part.

une jeune installée en plein travail

Le renouvellement des générations en agriculture, défi crucial plus que jamais d’actualité, affiche une dynamique en berne. Les chiffres consolidés des installations réalisées en 2019 et publiés le 22 décembre 2020 par la MSA, indiquent un nombre total des installés à 13 406, 519 de moins qu’en 2018. Les jeunes installés (40 ans et moins) qui en représentent 68,3 %, affichent un effectif de 9 155 personnes en 2019, la diminution constatée est de 4,4 % comparé à 2018. La MSA précise que les installations tardives ne résultant pas d’un transfert d’époux sont en légère hausse (+0,8 %), en opposition avec celles qui résultent d’un transfert entre époux, pour le coup en net retrait (-14,1 %).

Notons qu’entre 2017 et 2018, le nombre total des nouveaux installés avait également accusé un recul de 2,8 %, mais que le nombre d’agriculteurs de 40 ans et moins s’était vu apprécié de 0,5 % sur la même période.

Évolution des installations en France de 2005 à 2019 (source MSA, Maaf)
Évolution des installations en France de 2005 à 2019 (source MSA, Maaf)

Une superficie moyenne qui s’effiloche

Le foncier des jeunes installés fluctue depuis plusieurs années. D’après les chiffres MSA, la superficie moyenne oscillait entre 33 et 34 hectares entre 2009 et 2012, avant de repartir à la hausse pour atteindre les 37,1 ha en 2017. Depuis, la tendance est baissière. Elle affiche 35,0 ha en 2019 contre 35,6 ha en 2018.

Une dynamique disparate entre territoires

Au cours de l’année 2019, le service statistiques de la MSA a enregistré des installations à la hausse dans les Hauts-de-France (+1,2 %), en Provence-Alpes-Côte d’azur (+0,9 %), et en Occitanie (+0,9 %). A contrario, les régions Corse (-24,4 %) et Ile-de-France (-14 %) accusent des replis importants. Au niveau départemental, la dynamique est du côté de la Nièvre (+38,2 %), du Nord (+26,4 %), du Gers (+25,5 %) et de la Lozère (+18,6 %). À  l’inverse, les installations connaissent une régression dans l’Eure-et-Loir (-30,6 %), le Haut-Rhin (-29,9 %), la Charente (-28,0 %) et la Creuse (-27,6 %).

« Ces résultats rappellent qu’à l’époque, le budget de la Pac n’était pas encore stabilisé avec des montants annoncés bien en deçà de ce qui a été négocié par la suiteSi l’on observe de plus près, les départements qui affichent un recul des installations sont ceux qui ont des systèmes de production à majorité céréalière, à l’exception de la Creuse. Les conditions d’ensemencement étaient très humides à l’automne 2018, et le printemps/été a été particulièrement sec en 2019 », analyse un spécialiste du secteur.

Solide taux de féminisation

« Relativement stable », c’est ainsi que qualifie la MSA la proportion de femmes chez les nouveaux installés. Depuis quinze ans, cette part avoisine les 27 à 30 % chez les jeunes installés. Il est intéressant d’observer que cette part féminine est majoritaire chez les installés de plus de 40 ans (54 % de femmes hors transfert entre époux et près de 90 % avec transfert entre époux sur l’année 2019).