Installation

SIA 2025 : l’enjeu du renouvellement pour assurer l’avenir des coopératives

Dans un paysage agricole en quête de renouveau, la transmission des exploitations et l’attractivité du métier sont deux enjeux essentiels. Une conférence sur l’avenir des coopératives a été organisée, au salon de l’agriculture, dimanche 23 février.

Les enjeux du renouvellement des générations dans les petites coopératives.

Les coopératives agricoles s’engagent pour attirer et aider de nouveaux associés coopérateurs à s’installer dans des modèles économiques résilients, insérés dans des filières performantes et répondant aux aspirations des nouvelles générations. « Trois agriculteurs sur quatre sont membres de coopératives », selon La coopération agricole (LCA). La question de la transmission des exploitations est donc cruciale. 

« Le lien familial ne suffit plus pour assurer le renouvellement des générations »

Loïc Bertrand, président de la coopérative laitière de Yenne.

« Aujourd’hui, le lien familial ne suffit plus pour assurer le renouvellement des générations dans les coopératives et faire perdurer les exploitations. Il faut aller chercher des jeunes aux quatre coins de la France. Les distances ne sont plus un obstacle ! Moi-même, j’ai quitté ma Bretagne natale pour m’installer en Savoie il y a trente ans », a expliqué Loïc Bertrand, président de la coopérative laitière de Yenne.

Il défend le programme « Coop d’avenir », qui vise à soutenir le modèle coopératif agricole à taille humaine face aux défis de la transmission. « Ce dispositif, destiné aux coopératives de moins de 300 adhérents, cherche à valoriser les atouts du secteur. Il faut que les jeunes prennent conscience que nous avons un marché vaste et des produits qui se vendent. Il y a un enjeu majeur à communiquer positivement sur notre métier. Malheureusement, certaines images relayées lors de manifestations dégradent l’image de la profession et freinent l’installation de nouveaux agriculteurs », souligne-t-il.

Les réseaux sociaux au service du renouvellement

Maxime Pawlak, président cofondateur d’Eloi.

Pour Maxime Pawlak, président cofondateur d’Eloi, organisme engagé pour le renouvellement des générations, « les outils numériques peuvent jouer un rôle déterminant. Nous avons constitué une unité digitale qui va chercher des repreneurs là où ils sont : sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, les jeunes sont connectés sur TikTok, Facebook, Instagram ou YouTube. L’idée est donc d’aller les chercher directement », explique-t-il.

Cette stratégie porte ses fruits : « Constituer une communauté en ligne demande du temps et de l’investissement, mais aujourd’hui, plus de 80 % des candidats hors cadre familial qui nous rejoignent passent par cette plateforme. Chaque semaine, une centaine de nouveaux inscrits nous rejoignent, soit plus de 5 000 par an. Parmi eux, 40 % sont prêts à changer de région pour reprendre une exploitation », détaille Maxime Pawlak.

Ce dispositif permet ainsi de mettre en relation des candidats motivés avec des exploitations en quête de repreneurs. Un levier qui contribue à assurer la pérennité des coopératives à taille humaine et favorisant la transmission des exploitations agricoles sur tout le territoire.