Élevages

« Mon exploitation absorbe bien au-delà de ses propres émissions ! »

Installée en mai 2021, Amélie Teixeira, 23 ans, est éleveuse de veaux sous la mère dans la commune de Saint-Sorlin-de-Conac en Charente-Maritime.

 

Amélie Teixeira, éleveuse en Charente-Maritime.
Vache qui reste avec son veau en case pendant une semaine pour gagner des anticorps.

Amélie Teixeira est une jeune éleveuse qui travaille dans un cadre idyllique, à 500 mètres à peine de l’Estuaire de la Gironde. Dans ce territoire où le marais prédomine, elle s’occupe avec sa mère d’un troupeau de 60 mères et 25 génisses. « On fait du veau sous la mère. On les emmène les matins et soirs à la tétée pendant cinq mois. Notre travail se base sur la qualité », explique avec fierté la jeune femme, quand les gens reviennent en nous disant qu’ils n’avaient jamais mangé un veau comme ça, forcément ça fait plaisir et ça donne envie de continuer de se lever tous les matins ! »

Après avoir suivi des études littéraires au lycée général, elle décide à 18 ans de changer de voie en s’inscrivant à une formation de technicien agricole sur un an. « Je sentais que le monde agricole me convenait plus, cela s’est confirmé avec mon année de formation. J’ai poursuivi ensuite en m’installant », raconte Amélie.

Les 150 hectares que compte son exploitation sont entièrement dédiés à la prairie. « Nous faisons notre propre foin, sans ensilage ni enrubannage. En ce qui concerne la paille, je fais un échange paille/fumier avec un voisin », développe l’agricultrice. Tout ou presque provient de la ferme pour alimenter les animaux. Exception faîte des céréales. « J’en achète environ 14 tonnes (blé, maïs, orge) mais aussi des petits pois et de la luzerne déshydratée et complète via la coopérative », précise Amélie.

Mise bas au champ.

« Je les invite à faire le calcul chez moi ! »

Lorsqu’on l’interroge sur le récent rapport de la Cour des comptes qui préconise la réduction du cheptel bovin français en vue de répondre au défi écologique, la réponse d’Amélie ne se fait pas attendre. « Je les invite à faire le calcul chez moi. Si l’on compte le nombre de vaches et le nombre d’heures passées sur le tracteur à l’année versus le nombre d’hectares qui captent toutes ces émissions, je pense que mon exploitation absorbe absorbe bien au-delà de ses propres émissions ! L’élevage a toujours existé, nous faisons de la qualité. »

En plus de faire pâturer ses bêtes la quasi-totalité de l’année, Amélie et sa mère ont mis en place des haies et des mares. « C’est important que les vaches puissent s’abreuver et se mettre à l’ombre dès qu’elles le souhaitent. Et puis visuellement parlant, le paysage est bien plus joli ! ».

« Ce qu’Amélie a oublié de vous dire c’est qu’avec sa mère, elles ont décidé d’offrir le cuir de veau de lait, qui vaut très cher, car d’une très grande qualité (lait naturel donc pas d’odeur, très riche en gras donc facile à travailler et qui dure très longtemps), pour que des centres de travail du cuir puissent continuer leur activité pendant et après le Covid, une période très compliquée où il a manqué de cuir », ajoute le père d’Amélie qui insiste sur l’importance d’être solidaire.

Engagement à JA

Amélie a intégré les JA en 2021, année de son installation. « Cela me permet de suivre l’actualité du secteur qui m’intéresse au premier chef : l’élevage ! Dans ma zone, je suis entourée de vignerons. Avec JA je peux aussi me connecter avec le monde de l’élevage, m’informer et découvrir de nouvelles personnes ou des manières de produire. C’est important d’être engagée syndicalement, tout le monde est content de manger, mais pour ça il faut qu’on défende notre profession. »