Élevages

« Il n’y a rien de plus passionnant que de travailler avec des bêtes »

C’est dans le village de Bonneveau situé à l’extrême ouest du département du Loir-et-Cher et à deux pas de celui de la Sarthe que Clémence Daguenet, 26 ans, s’est installée en 2016. Elle y élève des veaux sous la mère avec sa famille.  

Clémence Daguenet sur son exploitation.

Passionnée par les animaux et plus particulièrement les vaches, Clémence était faite pour le métier d’éleveuse. Il faut dire que la jeune femme était à bonne école. Ses parents éleveurs de blondes d’aquitaine à Saint-Gervais-de-Vic dans la Sarthe l’ont habitué dès son plus jeune âge à côtoyer les bêtes. « Je ne me suis jamais posé la question de ce que je voulais faire plus tard, c’était évident », lance l’intéressée. Pour décrire le métier, la jeune agricultrice n’y va pas par quatre chemins : « Pour faire ce métier, il faut être passionné. Mais aussi se rendre compte de la charge de travail et de l’implication qu’il faut avoir. Ce n’est pas quelque chose que l’on décide de faire sur un coup de tête. »

C’est avec cette vision de l’élevage qu’elle s’inscrit dans un lycée agricole de la Sarthe. Elle y décroche, en juin 2015, un bac professionnel Conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA). À la suite de son parcours scolaire, elle décide de revenir dans la ferme familiale : « J’ai été salariée pendant six mois par mes parents. Au bout de cette période, je me suis arrêtée pour préparer mon projet d’installation. » La passion chevillée au corps et des idées plein la tête, Clémence trouve son havre de paix en novembre 2016. « J’ai repris une exploitation de blondes d’aquitaine dans le Loir-et-Cher. Je me suis associée avec mes parents qui ont gardé leur exploitation à une dizaine de kilomètres », indique-t-elle. L’entreprise familiale compte pas moins de 100 vêlages à l’année pour une SAU de 340 hectares. Si Clémence s’occupe essentiellement de l’élevage, son père assure la production céréalière et sa mère le volet comptabilité.

Clémence avec ses bêtes sur son exploitation.

« Il n’y a rien de plus passionnant que de travailler avec des bêtes »

Quand on demande à Clémence ce qu’elle préfère dans sa vie d’éleveuse, elle n’hésite pas une seule seconde : « Honnêtement j’aime tout dans mon métier ! Prenez les naissances, c’est formidable. Il n’y a rien de plus passionnant que de travailler avec des bêtes, on se rend compte qu’elles sont très intelligentes. Parfois je me dis que je suis plus heureuse avec des vaches qu’avec des humains (rires). » Amoureuse de l’élevage et soucieuse du travail bien fait, Clémence propose une viande de qualité qu’elle distribue uniquement aux boucheries situées aux alentours de son exploitation. « C’est gratifiant de voir mes produits sur les étals des artisans, j’en suis fière. Cela permet aussi d’avoir des retours directs de la part des clients. » Une belle manière pour Clémence de valoriser son travail et de le suivre (presque) jusqu’au bout de la chaîne.

Clémence Daguenet sur son exploitation de Bonneveau.

« L’élevage forge certaines parties du territoire »

Comme beaucoup d’éleveurs, l’agricultrice n’est pas passée à côté du récent rapport publié par la Cour des comptes qui préconise la diminution du cheptel bovin français. « C’est triste d’entendre ce genre de choses. D’autant que très souvent, l’élevage forge certaines parties du territoire. Et puis si nous réduisons les cheptels pour aller chercher de la viande de moins bonne qualité à l’autre bout du monde c’est complètement ridicule », se désole-t-elle.

Mais loin d’elle l’idée de baisser les bras. Clémence envisage l’avenir comme elle vit son présent : avec passion !

Son engagement JA

Clémence Daguenet est engagée à Jeunes Agriculteurs depuis près de six ans. Cela fait deux ans maintenant qu’elle est présidente de son canton de Saint-Calais (Sarthe). Avec une trentaine de membres, elle organise des événements comme des randos-ferme. Pourtant depuis la période covid elle constate une baisse de fréquentation. « Je ne saurais pas l’expliquer, mais on ressent moins d’engagements depuis deux ans. C’est vraiment dommage, car chez Jeunes Agriculteurs on fait des rencontres, on échange et on se fait connaître. » Dans le futur, l’éleveuse entend bien tout mettre en œuvre pour faire connaitre JA et continuer à générer de nouvelles vocations.