Sur le terrain

Gueules de paysans, un projet qui donne la parole aux agriculteurs

Mathilde, Brune, Mélanie et Amanda, quatre amies âgées de 25 ans, sont passionnées par le monde agricole. Elles ont lancé, en 2020, le projet Gueules de paysans, qui donne la parole aux agriculteurs. Leur but : recréer du lien avec la société et ses agriculteurs et mettre en avant la beauté de ce métier.

Mathilde, Brune, Mélanie et Amanda sont les créatrices du projet "gueules de paysan". (c)gueules de paysans

« Qu’est-ce que pour toi le métier d’agriculteur ? » C’est par cette question que débute la  vidéo publiée le 9 août sur la page Facebook de « Gueules de paysans ». Pendant environ deux minutes, un éleveur de porc noir explique ce qu’il aime dans l’agriculture, comment il est arrivé dans ce milieu et ce que représente pour lui son installation. Derrière la caméra, Mathilde Schoemaker, Brune Lebet, Mélanie Méau et Amanda Meunier, quatre amies sont à la manette. Chacune d’entre elles a une attache avec le monde agricole : Mathilde, Brune et Mélanie ont foulé les bancs de l’école d’ingénieurs agronomes de Purpan basée à Toulouse, et Amanda est fille d’agriculteur. Chaque vidéo, d’une durée de deux minutes en moyenne donne la parole à des paysans aux profils divers. A ce jour, elles en ont produit une quinzaine.

L’histoire d’une aventure

Mathilde et Amanda.  (c)gueule de paysan

Leur projet est né en 2020 lors de la pandémie de Covid. Alors que le pays se confine, Mathilde retrouve son copain qui est agriculteur dans le Gers, et est rejoint par sa camarade de classe, Brune, originaire elle aussi du département. Confrontées 24 heures sur 24 au travail agricole, les deux jeunes amies découvrent un monde qu’elle pensait pourtant bien connaître. Et c’est au détour de nombreuses conversations que l’idée de donner la parole à ces travailleurs du vivant émerge. Après en avoir parlé autour d’elles, Mathilde et Brune présentent, en 2020, leur projet via un post sur les réseaux sociaux. Ce dernier suscitera un très bel engouement.  « Tout le monde leur disait de se lancer ! Des agriculteurs ont commencé à les contacter pour leur demander de venir sur leur exploitation », explique Mélanie Méau. Peu après, ce sera au tour d’Amanda, fille d’agriculteur dans les Hautes-Pyrénées et étudiante en école de photographie/cinéma de rejoindre les deux compères. Mélanie, elle aussi fille d’agriculteur, complètera le groupe en 2021 : « Je suis très amie avec Mathilde et j’ai toujours suivi le projet. Un jour, je suis venue lors d’un reportage et elles m’ont proposé de participer à l’aventure. »

Une vitrine pour le monde paysan

Gueule de paysan va à la rencontre des agriculteurs pour leur donner la parole.  (c)gueules de paysan

« L’objectif premier de « Gueules de paysans » était de donner la parole à une profession qui ne l’a que trop peu. Ce projet a aussi pour but de faire découvrir au grand public ce qu’est l’agriculture », explicite Mélanie. À travers deux questions ouvertes : « Qu’est-ce que pour vous le métier d’agriculteur ? » et « Avez-vous un message à faire passer au grand public ? », les agriculteurs interrogés sont invités à raconter leur métier. Face à la caméra, dans des vidéos de deux minutes, ils évoquent tour à tour l’installation, la passion, la transmission, la nature, mais aussi les difficultés. Sans jamais être interrompus, ils sont libres de parler et d’évoquer les thèmes qui leur tiennent à cœur. « Gueules de paysans » est un projet qui vise à casser les clichés sur une profession encore trop souvent méconnue.
Côté casting, la démarche est simple. « Les agriculteurs nous contactent pour que nous venions les filmer sur leur exploitation. Le concept fonctionne tellement que nous ne pouvons pas répondre à toutes les demandes », confie Mélanie. Les 3 000 abonnés sur Facebook et plus de 4 000 sur Instagram prouvent l’intérêt du grand public. Les commentaires, encourageants et tous positifs, attestent de la demande aussi bien du côté des agriculteurs que de la population. « Nous ne pensions vraiment pas rassembler autant de personnes », avoue la jeune femme.

Pour ce qui est de l’avenir, Mathilde, Brune, Amanda et Mélanie ont des projets plein la tête : « Nous aimerions agrandir notre zone [le Sud-Ouest, NDLR] en nous déplaçant dans d’autres régions et peut-être produire des courts métrages. »

Le projet « gueules de paysans » permet aux éleveurs du Sud-Ouest de parler de leur métier. (c)gueules de paysans