Sur le terrain

Justin, éleveur breton dans un Gaec familial

Déjà six ans que Justin Bidault a décidé de s’installer dans le Gaec familial, près de Saint-Brieuc, dans les Côtes d’Armor. À 30 ans, il revient sur son parcours et les choix qu’il a fait.

Justin Bidault, près de son exploitation laitière.

S’il a toujours su qu’il deviendrait un jour agriculteur comme ses parents, éleveurs laitiers installés en 1990, Justin Bidault ne s’est pas lancé directement dans le métier. À la sortie de son baccalauréat technologique agricole, il intègre le BTS ACSE de Montfort-sur-Meu, qui lui donne l’opportunité de partir en stage au Canada pendant 6 mois. Diplôme en poche, il est rapidement embauché chez Semex, une entreprise canadienne de génétique et de commercialisation de semences de taureaux. « Je bossais dans le secteur de la Manche, loin de chez moi, et ma région me manquait », se remémore-t-il.

Aussi, quand l’occasion se présente de récupérer une ferme voisine de celle de ses parents, il n’hésite pas.

« Il fallait saisir l’opportunité, deux fermes se libéraient en même temps, pour moi et mon frère. »

Les deux frangins s’installent donc la même année dans l’exploitation familiale, ramenant chacun une trentaine de bêtes pour compléter le cheptel de 90 vaches Prim’Holstein de leurs parents.

Un système de traite rotative

Système de traite rotative mis en place à l'installation de Justin.

Un an de travaux a été nécessaire pour rénover la ferme afin qu’elle puisse accueillir les quelques deux-cents vaches. Le système de traite a également été revu.

« On est passé d’un système de traite conventionnel à un système de traite rotative de 40 places. »

Un gain de temps précieux pour les agriculteurs, mais aussi pour les bêtes. « Au lieu de patienter 3 heures, elles n’ont qu’à attendre un cycle de traite avant de retourner vaquer à leurs occupations dans l’aire paillée », explique Justin. Il ajoute que ce système permet aux vaches de se regarder et de communiquer entre elles pendant la traite, ce qui contribue d'après lui à réduire leur stress. Soucieux du bien-être de ses animaux, Justin a d'ailleurs fait installer des logettes ainsi que des tapis paillés et une brosse automatique dans le bâtiment d'élevage. 

Au plus proche de ses bêtes

Justin petit auprès de sa vache Giroflée.

Le Gaec des Giroflées compte cinq associés : Justin, ses parents, son frère et sa belle-sœur. Chacun a un rôle déterminé. Justin, pour sa part, s’occupe plutôt du management du troupeau et de la reproduction. Un an après son installation, il a également tenu à se former à la technique d’insémination. La formation consistait en trois matinées espacées d'un mois chacune en présence d'un formateur, et en un entraînement régulier entre les séances accompagnées. 

« Je pense que tous les éleveurs devraient inséminer eux-mêmes plutôt que de faire appel à un intervenant extérieur, car cela nous permet de mieux connaître nos bêtes. »

Parfois, il lui arrive d'inséminer tandis qu’il y a un vêlage en cours juste à côté. Il confie alors avoir la sensation de « vraiment maîtriser toute la chaîne de reproduction »