Politique et société

Emmanuel Macron à la rencontre de JA

Mercredi 24 février, Emmanuel Macron a reçu les Jeunes agriculteurs pour évoquer les nombreux sujets d’actualité autour de l’agriculture française, et en premier lieu, les négociations commerciales qui se terminent le 28 février.

Julien Denormandie, Samuel Vandaele, Emmanuel Macron et Arnaud Gaillot.

Emmanuel Macron, accompagné de Julien Denormandie, a reçu Samuel Vandaele, président des Jeunes agriculteurs, et Arnaud Gaillot, secrétaire général. Les échanges, « très positifs et vraiment interactifs » selon Samuel Vandaeleont avant tout porté sur les négociations commerciales qui arrivent à leur terme en fin de semaine. La guerre des prix était au cœur de cette période particulièrement tendue, la grande distribution essayant d’acheter et de revendre le moins cher possible, tout en se dégageant des marges conséquentes au détriment des producteurs.

Le président a proposé une stratégie en quatre axes, permettant une hausse des contractualisations et de la structuration des filières : la future Pac, le plan de relance, l'organisation sur le territoire par les producteurs et la mission Papin. L’ancien PDG de Système U a en effet été missionné pour évaluer la répartition des valeurs entre producteurs, industriels et distributeurs. Sa mission prend fin avec les négociations commerciales, et il rendra ses conclusions en avril. Cela pourrait ouvrir la voie à une modification de la loi EGalim et de la Loi de modernisation de l’économie, pour le moment peu compatibles.

Emmanuel Macron s’est montré favorable à la construction des prix en « marche avant », c’est-à-dire en tenant compte des coûts de production. « C’est le point très positif de cette rencontre, se réjouit Arnaud Gaillot, secrétaire général de JA. Le président était ouvert aux demandes émanant directement de notre réseau. »

Un groupe de travail sur la transmission

Sur l’installation, les Jeunes agriculteurs ont rappelé au président l’urgence démographique, la nécessité d’un budget à la hauteur des enjeux, et le fait qu'il s'agit d'une question « réellement en lien avec la souveraineté alimentaire », selon Samuel Vandaele. Emmanuel Macron s’est montré particulièrement sensible à la question de la transmission, sujet sur lequel il a annoncé vouloir lancer un groupe de travail. Il a également déclaré partager « l’ambition (de JA, ndlr) de cibler les aides vers les agriculteurs actifs ».

JA a réitéré son soutien à la proposition de loi Sempastous pour la régulation de l’accès au foncier agricole. Le syndicat jeune a insisté sur la nécessité d'accélérer le raccordement au photovoltaïque sur les toits, et a obtenu le soutien de Julien Denormandie, qui a rappelé que dans neuf projets de photovoltaïque sur dix, les retards étaient dus aux raccordements. Un fond de dotation, à l’image de celui de l’éolien, pourrait être mis en place, afin de démanteler les panneaux photovoltaïques à la fin de leur exploitation et dépolluer les sols avant de les restituer au monde agricole.

"À 200%" avec JA pour la valorisation du carbone

Sur la gestion des risques, le chef de l’Etat n’a pas fait d’annonce, mais a reconnu qu’en ce qui concerne le régime des calamités agricoles, « on a mis en place un régime d’assurance pour des risques non assurables, cela ne peut pas tenir ». Enfin, sur la valorisation du carbone, les Jeunes agriculteurs, particulièrement actifs sur le sujet, ont proposé un programme avec, entre autre, l'élaboration de bilans carbone, le fait de mettre les jeunes en mode projet et de s'appuyer sur l'association France carbone agri. Emmanuel Macron a été conquis par la présentation et s’est déclaré à « 200 %» du côté des Jeunes agriculteurs pour mettre en œuvre ce chantier.

En conclusion de ce rendez-vous « sans tabou », selon Arnaud Gaillot, le président a été invité à intervenir lors d’un futur événement JA : les Toqués, le Congrès ou Terres de Jim.