Sur le terrain

Concours national des agents de remplacement : une première édition réussie

C’est aux Terres de Jim que la première édition nationale du concours des agents de remplacement a été organisée, samedi 10 septembre. La grande fête agricole qui attire chaque année des milliers de visiteurs était toute désignée pour accueillir le concours, et ainsi, donner de la visibilité aux services de remplacement qui jalonnent le territoire.

Première édition du concours national des agents de remplacement
Logo du service de remplacement

Sur une journée complète, huit équipes représentant huit régions différentes et constituées de cinq membres chacune se sont affrontées dans des épreuves très variées, à l’image des missions des agents de remplacement. Soudure, conduite de tracteur, reconnaissance de graines, manipulation d’animaux, mais aussi une épreuve collective de prise et de passage de consignes à travers la parole, le dessin et le mime ou encore une épreuve « mystère », révélée au dernier moment pour éviter le bachotage ! Il s’agissait en effet de répondre à des questions liées à l’histoire des services de remplacement.

Tout au long de la journée, les participants ont été encouragés par les passants, certains mettant en pause leur déambulation pour assister aux épreuves, notamment celle de soudure – qui consistait à reproduire le logo du service de remplacement à partir de pièces détachées métalliques – ou encore celle de conduite d’un troupeau de moutons.

Epreuve de soudure
L'épreuve de soudure visait à reproduire le logo du service de remplacement à partir de pièces détachées métalliques.

Le SR à tout âge

Christophe Haas, président de SR France

Tout au long de la journée, les participants se sont fondus dans un joyeux mélange de générations : il n’y a pas d’âge pour être agent de remplacement !
Adréhane, 22 ans, a commencé à travailler au service de remplacement (SR) à tout juste 18 ans, alors qu’elle était encore étudiante, et considère cette expérience comme « un tremplin avant de s’installer ». Hervé, 50 ans, travaille depuis seulement quelques années au SR, après avoir été chef d’exploitation. Il y voit une certaine tranquillité, le SR lui permettant de « rester dans le milieu agricole sans avoir les ennuis qui vont avec ». « Parmi les différents profils des agents, il y a des jeunes qui ont pour projet de s’installer, et d’autres qui souhaitent être salariés agricoles, sans forcément avoir une routine en travaillant dans une seule exploitation », confirme Christophe Haas, agriculteur dans le Grand Est et président de Service de Remplacement France. « On peut tout à fait faire une carrière complète au SR ou venir y terminer sa carrière », ajoute-t-il.
Parmi les agents de remplacement, il y a également beaucoup de doubles actifs, comme Jacques, 32 ans, embauché en CDI au SR, et qui gère sa propre exploitation à côté. Ceci est possible grâce à la souplesse des contrats : des CDI intermittents qui consistent en un volume annuel d’heures de travail à effectuer défini par le salarié, et qui permettent de s’affranchir de la traditionnelle « semaine des 35 heures » difficilement compatible avec une double activité. Le SR propose également des CDD, qui conviennent mieux à des étudiants qui souhaitent travailler ponctuellement pendant les vacances scolaires ou à des salariés qui veulent pouvoir refuser une mission plus facilement.     

Plus de visibilité pour le SR

Alors que les services de remplacement favorisent une meilleure qualité de vie des chefs d’exploitation agricole, en leur permettant de se faire remplacer durant leurs vacances, en cas de congés maternité, de congés paternité, mais aussi en cas de maladie, d’accident ou de formation, aujourd’hui les agents de remplacement manquent à l’appel dans certains territoires. Aussi, il n’est pas rare qu’après une expérience réussie, l’agent de remplacement se fasse directement embaucher par l’exploitant, un phénomène qui vient rogner un peu plus les effectifs des agents. « Après tout, c’est notre rôle : on s’appelle “service” ! », relativise Nathalie Blandin, présidente du service de remplacement du département de la Meuse. Face à cette pénurie d’agents de remplacement, Mme Blandin, bien loin de se décourager, entend au contraire se retrousser les manches. « C’est important que l’on parle de nous, il faut se bouger ! » Ce concours organisé aux Terres de Jim en est la parfaite illustration.
À travers la pérennisation des services de remplacement, c’est le renouvellement des générations en agriculture qui se joue, car aujourd’hui, pour attirer de nouveaux agriculteurs, il faut être capable de leur offrir les mêmes conditions de vie que dans n’importe quelle autre profession. Partenaire du concours, le distributeur Lidl a bien compris l’enjeu. Son directeur Michel Biero a remis un chèque de 300 000 euros au SR lors des Terres de Jim, dont 30 000 euros dédiés au financement du concours et 270 000 euros pour financer spécifiquement le remplacement des agriculteurs en contrat tripartite avec Lidl, afin qu’ils puissent prendre des vacances.  

Une deuxième édition envisagée

Après un comptage minutieux des points, la remise des prix du concours a eu lieu vers 18 h, et c’est la région Nouvelle-Aquitaine qui a raflé la première place, suivie de près par la région Bourgogne-Franche-Comté. Cette première édition a été un franc succès, et le titre sera certainement remis en jeu dès l’année prochaine, à Cambrai, dans le département du Nord, lors de la 9e édition des Terres de Jim ! 

Concours national SR
L'équipe de la région Normandie lors du concours national des agents de remplacement.