Politique et société

SIA 2023 : le ministre de l’Agriculture s’est rendu sur le stand des JA

Le ministre Marc Fesneau est venu parler, ce dimanche 26 février, avec les représentants du syndicat jeune directement sur leur stand situé dans le hall 4 du salon de l’agriculture. L’occasion d’aborder les sujets chauds du moment et en particulier celui du projet de Pacte et loi d’orientation d’avenir agricole (PLOAA).

Le ministre Marc Fesneau en discussion avec Arnaud Gaillot, président de Jeunes Agriculteurs sur le stand JA , dimanche 26 février.

Il était inscrit à l’agenda du ministre de l’Agriculture « échanges avec les Jeunes Agriculteurs » à 10h15 ce matin dimanche 26 février. C’est désormais chose faite. Si le PLOAA aura été la thématique phare de cette rencontre de 45 minutes, d’autres sujets au cœur de l’actualité tels que la gestion de l’eau ou le plan pesticides ont également été abordés.  

« À la sortie de ce PLOAA (qui est en cours de construction, NDLR), il faudra qu’on est un calendrier clair. J’ai dit au ministre qu’un chef d’entreprise a besoin de visibilité. Il faut donner de la perspective aux jeunes », a expliqué Arnaud Gaillot, président de Jeunes Agriculteurs à l’issue de l’échange avec le ministre. Pour les JA, certaines zones notamment sur le pilier orientation-formation restent encore trop floues. « On a beaucoup de questions sur la méthodologie. On ne sait pas vraiment où l’on va sur le volet orientation, or il y a de gros enjeux », a tenu à souligner Alexis Roptin, membre du Bureau à JA national. À l’écoute, le ministre s’est voulu rassurant. « C’est normal qu’à ce stade, certaines choses soient encore un peu floues. Ça ne m’inquiète pas du tout. Il y a des sujets qui se décantent plus tardivement que d’autres », a-t-il ainsi répondu, indiquant néanmoins entendre « ce point de vigilance ».

Jérémy Giroud, vice-président à JA national a pour sa part insisté sur l’importance de défendre la pluralité des agricultures et ainsi éviter qu’un modèle ne soit mis plus en avant qu’un d’autre. « À JA, nous défendons tous les types d’agriculture », a-t-il martelé. Une position partagée par le ministre qui a rétorqué que « personne ne doit imposer son modèle ».

Rémi Dumas s'adresse au ministre de l'Agriculture, dimanche 26 février.

Rentrer dans les écoles : une priorité des JA

Rémi Dumas, vice-président JA national et président de Demain je serai Paysan (DJSP), a rappelé l'importance de promouvoir les métiers agricoles pour sensibiliser dès le plus jeune âge. « Il faut casser les clichés qui existent chez certains jeunes qui ont déjà des préjugés sur notre métier. On a besoin de rentrer dans les établissements scolaires pour expliquer que l’on fait, que si à midi ils vont déjeuner c’est grâce à nous. Et pour cela, nous avons besoin d’un appui », a déclaré Rémi Dumas s’adressant au ministre. « Il faut y aller, on a besoin d’un courage politique pour transformer l’essai », a insisté Arnaud Gaillot dans la foulée.

« L’agriculture a un bel avenir, mais elle est à un tournant »

Le ministre a précisé qu’un point d’étape sur le PLOAA est d’ores et déjà prévu fin mars-début avril. « Cela nous permettra de recouper les contributions régionales avec celles du national », a observé Jérémy Giroud. « Oui, lors de ce point nous pourrons voir ce qui commence à émerger des concertations, et de ce qui nécessiterait d’être réajusté », a complété le ministre.

« Ce PLOAA est une opportunité de réfléchir l’agriculture de demain sans se raconter d’histoires. Il faut se confronter à la réalité. Comment on donne de la visibilité aux jeunes qui veulent s’installer en filière lait ? En viticulture ? Alors que le changement climatique nous oblige à revoir nos modèles. Il faudra sûrement demain répartir les productions en fonction des nouvelles conditions pédoclimatiques. Peut-être qu’on remettra demain de l’élevage là où il avait disparu », a conclu Arnaud Gaillot.

Le président de Jeunes Agriculteurs en est convaincu, « l’agriculture a un bel avenir, mais elle est à un tournant ». « Je partage complètement, a rebondi le ministre, nous sommes à la croisée des chemins ».