Politique et société

Pac : ça coince à Bruxelles !

Deux jours d’âpres négociations viennent de s’achever dans la capitale européenne. Celle-ci accueillait, depuis le 26 mai, le trilogue composé du Conseil, de la Commission et du Parlement, dans le but de clore le dernier chapitre de la saga « Pac 2023-2027 ». Échec pour l’heure, aucun compromis n’a émergé des discussions.

drapeau européen

Ballotées entre la volonté de verdir un maximum la Pac et, dans un même temps, de rendre son application simple et accessible, les négociations trilatérales démarrées cette semaine n’ont abouti sur aucun accord. Selon une source ministérielle, le Parlement européen camperait sur une position rigide quant à l’ambition environnementale, et ne semblerait pas être à la recherche d’un compromis.

« Il y a eu unanimité du Conseil pour dénoncer une absence d’écoute côté Parlement », confirme un expert Pac ayant suivi les débats, qui poursuit, « le Parlement craint que si l’ambition environnementale n’est pas corsetée dans le texte, elle ne sera pas appliquée par les États membres. Or, vouloir de la souplesse dans le texte, ce n’est pas avoir une moindre ambition ».

Hormis la mise en œuvre de l’architecture verte, la conditionnalité sociale, l’organisation des marchés agricoles ou encore le ciblage des paiements, sur le second pilier notamment, figuraient parmi les autres points d’achoppement.

L’entourage de Julien Denormandie a tenu à souligner que la France, « au milieu du champ des négociations et sans difficulté majeure », a voulu faire un pas en acceptant que la conditionnalité sociale apparaisse dans la réforme, une demande formulée par le Parlement.

« Le Parlement est prêt à reprendre les négociations avec la présidence portugaise du Conseil avant la fin de son mandat, fin juin, mais seulement si le Conseil fait preuve de plus de flexibilité. J'espère qu'il reviendra à la table des négociations avec un mandat renouvelé afin d’approuver une politique agricole véritablement durable et adaptée à ses objectifs », a réagi pour sa part Norbert Lins, président de la commission de l’agriculture et négociateur en chef du parlement européen sur la Pac post 2022.

Eurodéputés et États membres se retrouveront à l'occasion d'un prochain round en juin pour tenter de décrocher, cette fois, un « deal »