Grandes cultures

Les robots bientôt opérationnels en grandes cultures

Bien développés en maraîchage, les robots de désherbage sont désormais testés aussi sur les cultures industrielles, betteraves sucrières, chicorées, oignons et haricots essentiellement.

Essai de robot de désherbage Ecorobotix dans l'Oise

La coopérative des Hauts-de-France Unéal expérimente deux robots du constructeur toulousain Naïo Technologies et de l’entreprise danoise Farmdroïd, pour fournir à ses adhérents des outils de désherbage capables de réduire l’utilisation des herbicides en grandes cultures.

Une caméra pour identifier les adventices

« Équipé d’une caméra, le robot de Naïo permet de désherber les cultures dans l’inter-rang, à un stade développé des adventices, indique Frédéric Hazan, directeur général de la filiale Agroéquipement de la coopérative. C’est un robot de désherbage mécanique, conçu initialement pour le maraîchage, que nous avons décidé de tester sur les betteraves et les haricots verts ».

Les semences géo-localisées

« Nous expérimentons également le robot danois Farmdroïd qui sème et désherbe de façon autonome grâce à un système de géo-positionnement des graines. Il a l’avantage de désherber à la fois dans le rang et l’inter-rang.», indique Frédéric Hazan. « Lors du semis, le robot enregistre la position de chaque betterave à l’aide d’un signal RTK, précise le constructeur danois. Après le semis, l’agriculteur peut mettre le robot en mode sarclage. Le désherbage peut commencer même si les lignes de la culture ne sont pas encore visibles. Le robot se réfère en effet aux données enregistrées pour reconnaître la position de chaque plant de betterave sucrière et sarcler autour des plantules en respectant une distance de sécurité ». Il fonctionne en toute autonomie sur une surface d’environ 20 ha. Unéal le teste en grandes cultures biologiques et conventionnelles, sur des betteraves sucrières, chicorées et oignons.

Désherbage chimique bien ciblé

De son côté, le groupe sucrier Tereos a expérimenté cette année à grande échelle, dans des parcelles de betteraves, le robot de désherbage Ara de la société suisse Ecorobotix. Il s’agit d’une version « attelée derrière un tracteur » du robot ou plutôt de trois robots installés côte à côte. Il est équipé d’une rampe de 6 m repliable et de trois caméras très haute définition qui détectent les mauvaises herbes grâce à un algorithme qui les reconnaît de mieux en mieux à chaque utilisation. « Des buses installées tous les 4 cm, assurent une pulvérisation ciblée uniquement des adventices, précise Francis Bazelaire, responsable de la ferme expérimentale de Tereos. Le robot fonctionne bien lorsque les petites betteraves atteignent le stade deux à quatre feuilles ». Selon les premiers résultats d’expérimentation, le robot permet de réduire jusqu’à 95 % les doses d’herbicides par passage, et de 40 % pour l’ensemble du programme. Le robot Ara avance à la vitesse de 5 km/h et peut désherber jusqu’à 30 ha/jour. Grâce à son système de caisson, il peut assurer un traitement toute la journée même en présence d’un peu de vent.  

D’autres projets sont en cours en grandes cultures. Celui du sélectionneur de betteraves Strube, par exemple, conduit avec la société Naïo Technologies et le centre de recherche allemand Fraunhofer EZRT, pour mettre au point un robot de désherbage mécanique des betteraves sucrières.