Politique et société

L’apprentissage se démocratise en agriculture

Les contrats d’apprentissage conclus entre un employeur et un jeune salarié dans le cadre d’une formation en alternance sont de plus en plus plébiscités, pour lier la théorie à la pratique. Pour le jeune, c’est l’occasion de se confronter aux réalités du métier, mais aussi de toucher un premier salaire.

Fabrice Armand et son apprenti Daynis Dockx.

 « L’apprentissage se démocratise à tous les niveaux d’études », a indiqué Aurélien Cadiou, président de l’Anaf, l’Association nationale des apprentis de France, lors d’une conférence organisée au Salon de l’Agriculture. Une annonce confirmée par Isabelle Helsens, responsable de l’apprentissage chez Ocapiat, l’organisme chargé de développer l’alternance en agriculture. Parmi les apprentis d’Ocapiat, 25 % viennent de CAP, 25 % de baccalauréats ou de brevets professionnels, 25 % de BTS et le dernier quart d’études supérieures.

S’inscrivant dans la formation initiale, le contrat d’apprentissage est soumis à un âge limite de 29 ans. « L’un des avantages quand on est apprenti, c’est qu’on est salarié et qu’on touche un salaire tous les mois », souligne Aurélien Cadiou. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles Daynis Dockx, 22 ans, s’est orienté vers l’apprentissage. Apprenti depuis quatre ans chez Arfi Paysagiste, dans le Val-de-Marne, le jeune déclare s’être lancé dans l’apprentissage « pour la fiche de paie, mais aussi pour apprendre plus vite le métier ». Après un CAP travaux paysagers, il a suivi un brevet professionnel en alternance pendant 2 ans, puis un BTS de 2 ans, également en alternance, en restant dans la même entreprise. Au bout de quatre années chez Arfi, il estime désormais être autonome, ce que confirme son employeur, Fabrice Armand. Ce dernier a l’habitude d’embaucher des apprentis allant du CAP à l’ingénieur. « Embaucher un apprenti relève d’une démarche philosophique. Il faut avoir la volonté de participer à la formation du jeune, mais l’intérêt est surtout de se créer des collaborateurs pour demain », estime le chef d’entreprise. Il n’est d’ailleurs pas rare que d’anciens apprentis partis voir ailleurs reviennent plus tard dans son entreprise en tant que salariés.

Fabrice Armand est le premier à inciter les jeunes apprentis qu’il embauche à partir vivre de nouvelles expériences pour monter en compétences. Ce sera le cas pour Daynis l’année prochaine. Le jeune souhaite poursuivre ses études par un certificat de spécialisation (CS) d’arboriste élagueur. « J’adore monter aux arbres, être un peu comme un singe ! » s’amuse-t-il. Derrière son humour apparent, il s’apprête tout de même à faire un grand saut dans l’inconnu. « Nouvelle école, nouvelle entreprise ! » sourit-il. Pour Daynis comme beaucoup de jeunes des filières agricoles, le plus important est de faire un métier en extérieur, et d’être « en contact avec la nature ».