Économie

La France compétitive à l'international

L’Hexagone a réalisé plus d’un quart du solde commercial de l’Union européenne (31 Mds d’€) avec les pays tiers l’an passé. Mais les échanges commerciaux de notre pays avec ses partenaires européens sont très déficitaires.

containers

La France est compétitive avec les pays tiers hors de l’Union européenne (UE), mais pas suffisamment avec ses partenaires européens. L’an passé, notre pays a exporté 64,3 milliards d’euros (Mds) de produits agricoles et agroalimentaires dont 15,7 Mds d’€ de produits bruts, selon le service statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture. Ses exportations ayant davantage progressé (+ 3,4 %) que ses importations (56,4 Mds d’€ ; + 1,5 %), le solde commercial a atteint 7,9 Mds d’€, en hausse de 1,077 Mds d’€ sur un an (+ 16 %).

À l’échelle de l’Union européenne, plus d’un quart de l’excédent européen (31 Mds d’€) est français. Or la France n’a exporté que 24,8 Mds d’€ de produits bruts et transformés (+ 1,7 Mds d’€ sur un an), soit 1/6e des ventes européennes. Aussi notre pays contribue plus fortement que ses voisins européens à l’excédent commercial de l’UE.

Par ailleurs, l’excédent commercial français européen repose sur la vente d’une gamme de produits quelque peu similaire à celle de l’Union européenne. Les ventes européennes de blé sont notamment excédentaires (+ 1,9 Mds d’€ ; + 81 % sur un an) grâce aux exportations de céréales françaises (2,8 Mds d’€ ; + 21 % sur un an). En 2019, l’Union dégage aussi un excédent commercial de 20,8 Mds d’€ d’eau de vie, d’alcools, de vins et de champagne grâce, là encore, aux exportations françaises (9,7 Mds d’€), elles aussi en forte hausse l’an passé (au moins 5 %).

Toutefois, la filière porcine européenne est l'un des principaux moteurs des exportations européennes de produits agricoles et agroalimentaires (7,14 Mds d’€ ; + 2,36 Mds d’€ sur un an), alors que la contribution de la France est faible (243 millions d’€ - M€ -d’excédent).

L’UE reste, comme notre pays, déficitaire  en oléoprotéagineux (respectivement - 13,6 Mds d’€ et - 1,27 Mds d’€).

Déséquilibre commercial croissant de la France avec ses voisins européens
Déséquilibre commercial croissant de la France avec ses voisins européens

Un géant aux pieds d’argile

Toutes destinations confondues, les fleurons français à l’export de produits bruts sont les céréales (6,2 Mds d’€ d’excédent pour 8,01 Mds d’€ de ventes) et les animaux vivants (1,45 Mds d’€ d’excédent pour 1,5 Mds d’€ de vente), les ventes de ces derniers compensant le déficit en produits d’animaux issus de l'abattage (- 1,22 Mds d’€).

Pour les produits transformés, notre pays doit son solde commercial excédentaire aux produits laitiers (2,7 Mds d’€), aux aliments pour animaux (1,9 Mds d’€), au sucre (700 M€) et aux produits issus des céréales (622 M€). Le tabac et les cigarettes, ainsi que les produits de la pêche sont deux filières structurellement déficitaires.

La France est un géant commercial aux pieds d’argile. Sans les ventes d’alcools, de vins et de champagne (13,2 Mds d’€), le solde commercial de produits agricoles et agroalimentaires aurait été déficitaire de 5,3 Mds d’€ l’an passé.

Par ailleurs, notre pays ne dégage plus d’excédent commercial avec ses voisins européens, ses principaux partenaires commerciaux. Elle leur a vendu 39,53 Mds d’€ de produits bruts et transformés l’an passé, mais acheté 39,32 Mds d’€.

Certes, la France a réalisé, avec ses voisins européens, un excédent de 3,22 Mds d’€ équivalent à celui de l’an passé puisqu’elle a expédié l’équivalent de 10,9 Mds d’€ de céréales et autres produits bruts. Mais notre pays a creusé son déficit commercial en produits transformés. Il est passé de 2,93 Mds d’€ à 3,3 Mds d’€. Les importations ont crû de 400 M€ l’an passé alors que les exportations n’ont progressé que de 50 M€.

Sur les 5,8 Mds d’€ de viandes importées en France l’an passé, 5,3 Mds d’€ ont été vendues par ses partenaires européens (+ 3,1 % en un an). Les importations françaises de légumes (2 Mds d’€) ont fortement progressé (+7 % sur un an). Et le solde commercial négatif de fruits de 3,08 Mds d’€ toutes origines confondues, s’explique en partie par des achats de denrées qui ne sont plus produites sur le sol national, par manque de compétitivité.