Installation

« J’ai su très vite que c’était le métier que je voulais faire »

Baptiste Mermillod-Blardet, 24 ans, est en cours d’installation sur la commune de Serraval en Haute-Savoie. Enfant des vallées de Thônes, sa passion pour l’élevage est née à l’occasion des nombreuses visites de ferme qu’il a pu faire lorsqu’il accompagnait son père vétérinaire.

 

« J’ai su très vite que c’était le métier que je voulais faire » - Baptiste Mermillod-Blardet.
« J’ai su très vite que c’était le métier que je voulais faire » - Baptiste Mermillod-Blardet.

On peut dire que Baptiste Mermillod-Blardet est un jeune homme qui sait ce qu’il veut dans la vie. C’est en accompagnant son père vétérinaire dans les fermes des vallées de Thônes qu’il découvre le monde de l’élevage. Au plus près des producteurs et des animaux, Baptiste voit naître en lui une passion pour cet univers qui ne le lâchera plus. « J’ai su très vite que c’était le métier que je voulais faire » explique-t-il. Pourtant ses parents et grands-parents n’étaient pas très enthousiastes à l’idée qu’il se lance dans l’agriculture. Mais en le voyant si obstiné et enthousiaste, leurs craintes furent vite dissipées.

« Oui, au début ils n’étaient pas très emballés. Mais ça ne m’a jamais freiné, c’était mon choix, ma vie », souligne Baptiste. Non issu du milieu agricole, c’est en classe de troisième qu’il opère le changement en poursuivant ses études au lycée agricole Iseta de Poisy.

« J’ai su très vite que c’était le métier que je voulais faire » - Baptiste Mermillod-Blardet.

Une formation complétée par une solide expérience terrain

Il y obtient un Bac STAV en productions animales, qu’il complète avec un BTS Acse, le tout en formation continue. « Pendant mes années d’étude, je sentais que j’allais avoir des lacunes », raconte Baptiste. Pour gagner en expérience, il décide, en parallèle de son Bac et BTS, d’intégrer le service de remplacement (SR) pour y travailler les weekends et vacances scolaires. « Je m’y suis investi quatre ans. J’ai appris plein de choses et fait beaucoup de terrain. » Quatre années qui lui ont permis de confronter ses connaissances théoriques avec la pratique. Mais pas seulement. « J’étais quelqu’un de plutôt introverti. En travaillant avec des personnes à chaque fois différentes, ça m’a obligé à m’ouvrir, ça m’a fait du bien. Je devais aller vers les gens pour demander, apprendre, comprendre. Et ça m’a aussi permis de rencontrer beaucoup de gens dans la vallée », raconte le jeune homme.

Une année d’essai en Gaec

À la fin de ses études, il décide d’arrêter le service de remplacement et débute une période de salariat qui va durer quatre ans. « J’ai été amené à travailler deux étés au lycée de Contamine-sur-Arve spécialisé dans l’alpage. Là-bas, j’étais formateur et vacher, en charge de la formation des élèves sur la traite et l’alpage. » Ces années passées au service de remplacement et en tant que salarié lui ont permis de mûrir son projet d’installation. Rencontrés à l’époque où il était agent de remplacement, deux frères éleveurs de la vallée l’ont recontacté quelques années plus tard pour lui proposer de s’installer en Gaec avec eux.

En année d’essai, cela fait déjà six mois que Baptiste y travaille. « Pour l’instant ça se passe nickel. Je me sens pleinement intégré, j’ai accès aux comptes, j’ai presque autant de pouvoir de décision, je me sens quasi comme un associé ». Si la prudence est encore de mise, le pari semble bien parti pour être réussi. Au démarrage pour autant, quelques freins, notamment psychologiques, avaient naturellement émergé. « Oui au début c’est normal de craindre de ne pas être intégré, d’être un peu une « pièce rapportée », d’être à l’écart, mais tout s’est très vite dissipé ». Baptiste conseille d’ailleurs à tous ceux qui hésitent d’« essayer, de ne pas laisser passer une opportunité à cause d’une crainte ». Le plus important selon lui est de dialoguer. « Si quelque chose ne va pas, je le dis tout de suite et eux [ses associés du Gaec, NDLR] font pareil. Le fait d’avoir fait du salariat et du SR m’a très vite fait comprendre qu’il fallait parler. C’est la clé ».

Heureux, Baptiste se projette vers l’avenir avec confiance et sérénité. « Les filières chez nous sont très structurées portées par des appellations fromagères reconnues. Ce qui fait que les agriculteurs vivent bien voire très bien. Oui je suis serein ». 

Son engagement à JA

Baptiste Mermillod-Blardet est très investi à JA. Il est président du dynamique canton de Thônes, qui compte une cinquantaine d’adhérents. « On est une vallée qui d’un de point de vue agricole est très dynamique. L’engagement à JA permet de rencontrer toujours plus de monde. Cela me permet aussi d’apprendre à connaître d’autres systèmes de production. Car certains agris sont en plaine, d’autres en alpage, ça permet de comprendre nos différences et donc nos points de vue. On se rend compte des difficultés de chacun, on dialogue beaucoup. Dans notre canton, on organise plusieurs d’événements de type : présentation des fromages de Savoie, repas dansant avec des animations, fermes ouvertes etc. C’est super valorisant. Beaucoup de jeunes que l’on rencontre nous disent qu’ils veulent adhérer à JA ça fait plaisir ! ça renforce notre esprit de cohésion et ça fédère tout le canton. »

Identité de l’exploitation : 

  • 75 ha en système alpage à Serraval dans la vallée de Thônes
  • 60 vaches laitières abondance et montbéliarde
  • Transformation de la totalité du lait (365 000 L en reblochon fermier AOP livré à la coopérative de Thônes.)
  • Baptiste est en cours d’année d’essai dans un Gaec avec deux frères de 51 et 48 ans.