JA lève le voile sur un congrès tourné vers l’action
En prélude de la 58ᵉ édition de leur congrès national, qui se tiendra du 3 au 5 juin à Auch, dans le Gers, les Jeunes Agriculteurs ont tenu, ce jeudi 28 mai, une conférence de presse pour en dévoiler les grandes lignes. À l’aube d’une année charnière, le syndicat entend poser les jalons de son avenir syndical tout en interrogeant la place des jeunes dans la planification agricole de demain.

Premier congrès national pour Pierrick Horel, élu président de Jeunes Agriculteurs en juin dernier. « Un mi-mandat chargé », annonce-t-il d’emblée. Face à un paysage politique toujours instable, entre remaniements à répétition, lenteur législative et attentes sociales, le syndicat revendique une posture proactive. Les soubresauts de l’année 2024 n’ont pas épargné la sphère agricole, « colère contre les accords du Mercosur, aléas climatiques sévères à Mayotte ou dans le Sud-Ouest… autant de signaux d’alerte », estime Pierrick Horel. Le congrès d’Auch sera ainsi l’occasion de faire le point sur les leviers à activer pour « reconquérir notre avenir agricole ».
JA 2026 : refonder le syndicat, repenser le réseau
Au cœur du congrès, « le projet JA 2026 incarne cette volonté de redéfinition stratégique. Lancé en début d’année, il se veut un chantier de fond pour repenser le fonctionnement du syndicat, sa gouvernance interne et ses modes d’action, précise le président. Nous devons réinterroger nos pratiques syndicales, écouter notre base, redonner du souffle à notre engagement. » Une première restitution de ce chantier sera présentée lors de la journée d’ouverture. L’objectif : « faire une refonte syndicale, réinterroger et remettre en question notre méthode de fonctionnement ».
“Remettre l’agriculteur au cœur des structures coopératives et mutualistes”, thème du RO
Fidèle à son fonctionnement, le syndicat soumettra cette année un rapport d’orientation 2025 centré sur la coopération et le mutualisme agricole. « Ce rapport comprend plusieurs axes dédiés aux jeunes. Nous avons mené des auditions pour mieux comprendre la coopération et le mutualisme. Cela nous a permis d'organiser une tournée régionale afin de cerner les attentes du réseau sur ces sujets. À travers ces échanges, nous avons constaté que le mutualisme est encore mal connu des agriculteurs. Nous présenterons donc plusieurs propositions lors du congrès des Jeunes Agriculteurs », explique Stéphanie Lebègue, membre du conseil d'Administration national et rapporteure du texte. Loin d’un simple constat, ce rapport s’appuie sur une tournée régionale de terrain et de nombreuses auditions. Il ambitionne de mieux impliquer les jeunes dans les structures coopératives et mutualistes, en valorisant des exemples inspirants. Des propositions concrètes seront discutées en séance plénière le mercredi 4 juin.
Une table ronde pour penser la planification agricole
Moment fort attendu du congrès, une table ronde publique sur la planification agricole et la souveraineté alimentaire, prévue en clôture, le jeudi 5 juin. Elle réunira, entre autres, Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, Isabelle Desclozeaux, directrice des projets alimentaire et territoire Sodexo, Philippe Dupouy, président du Conseil départemental du Gers et Yves Madre, président du think tank Farm Europe. « La planification agricole est un sujet qui nous anime chez Jeunes Agriculteurs. On constate que le changement climatique avance plus vite que notre capacité collective à nous remettre en question et à proposer des solutions concrètes aux agriculteurs. C’est d’autant plus préoccupant pour celles et ceux qui s’installent aujourd’hui, notamment dans un département comme le Gers, où les crises agricoles se succèdent depuis plusieurs années », alerte Pierrick Horel. Le Gers, département hôte, symbolise à lui seul les défis : sécheresses à répétition, filières fragilisées, besoin urgent de diversification.
