Innovations

Impacter positivement l'environnement, le crédo de Jordy Bouancheau

C’est dans la localité des Lucs-sur-Boulogne, située au coeur du bocage vendéen, que Jordy Bouancheau, 30 ans, s’applique à produire en harmonie avec son environnement.

Jordy Bouancheau sur son étable.

Depuis son installation en 2017, Jordy pratique la rotation de ses prairies naturelles afin de faire pâturer ses vaches au maximum en limitant le recours aux intrants. Au cœur du bocage vendéen, son exploitation s’étend sur 270 hectares répartis en deux productions principales : 100 hectares de prairies naturelles au bord de la rivière « la Boulogne » valorisés par 180 têtes de bétail de race blonde d’Aquitaine en système naisseur-engraisseur, et 170 hectares utilisés pour la culture céréalière et la production de semences, travaillés en agriculture de conservation depuis 15 ans. Cette diversité permet à son Gaec d’atteindre un très haut niveau d’autonomie.

Autonome en protéine

Jordy a décidé d’intégrer des légumineuses dans sa rotation et d’opter pour l’ensilage d’herbe avec un mélange principalement composé de trèfles (50 %) et de ray-grass (50 %). L’objectif de cette culture intermédiaire (dérobée) est de récolter une herbe jeune pour avoir un gain de fourrage et de couvrir le sol afin de limiter l’érosion. Un système rodé aux effets positifs dont se félicite le jeune agriculteur, « mon exploitation est désormais pleinement autonome en protéines pour l’alimentation de mes bovins, je n’ai plus besoin d’acheter du soja. » En complément, une partie de son blé, orge, colza et lin est vendue à la coopérative.

Jordy, adhérent aux Jeunes Agriculteurs depuis ses 11 ans.

 

Valorisation de l'aviculture

Son élevage de volaille stabilise la trésorerie de l'exploitation, avec un cycle (40 000 poulets sur une rotation de 56 jours). Grâce à cet atelier, les effluents sont valorisés ce qui lui permet d'être plus autonome quant à la fertilisation. « Cela m'a permis de réduire de 30 % l'utilisation d'engrais chimique sur les prairies naturelles », précise Jordy.

Un projet de photovoltaïsme en tête

En complément de ses productions alimentaires, Jordy envisage de produire de l'énergie renouvelable en posant du photovoltaïque sur les toits de ses bâtiments, et ainsi générer des revenus complémentaires.

En 2023, Jordy a stocké 217 tonnes équivalentes CO2, et préservé 305 hectares 

Réduction de carbone

Afin d’améliorer l’empreinte environnementale de son exploitation, Jordy a suivi une formation CAP2ER2 en 2020. « L’objectif principal était de mettre en valeur les bénéfices environnementaux de mon exploitation et de m’inscrire également sur France Carbone Agri [qui a pour vocation de faciliter la mise en place des projets de réduction carbone, NDLR]. » Grâce à ses nouvelles compétences, il a augmenté la productivité de son troupeau « en réduisant le nombre de vaches non productives », ce qui lui a permis de gagner sur les plans technique et économique. Jordy a ainsi réduit le délai entre le vêlage et l’engraissement de ses vaches. Grâce à la réduction des dépenses d’achat d’aliments et à l’augmentation des revenus provenant de la vente de ses céréales en raison d’une demande moindre en surface fourragère principale (SFP), il estime avoir réalisé 30 000 € de bénéfices. Le calage du système bovin permettra également une meilleure organisation du travail. En 2023, l’exploitation de Jordy a stocké 217 tonnes équivalentes CO2, et préservé 305 hectares équivalents de biodiversité, en fournissant en parallèle l’équivalent en besoins alimentaires de 1 104 personnes.

Son parcours

Jordy a suivi un baccalauréat professionnel en conduite et gestion d'exploitation agricole (CGEA). A l'issue de cette formation, sa passion pour l'élevage s'est confirmée. Il a donc poursuivi ses études avec un BTS Analyse et conduite d'un système d'entreprise (Acse) en contrat professionnel au sein de la ferme familiale.

Son installation grâce à une fusion de Gaec

Après avoir terminé son contrat d'apprentissage, Jordy a travaillé en tant que salarié dans une exploitation située à 5 km du Gaec de ses parents. Au bout de deux ans, ses deux collaborateurs ont pris leur retraite. L'installations sur ce site n'a donc pas été possible. « J'ai décidé de m'installer sur une fusion entre le Gaec de mes parents et le mien. L'objectif est de réorganiser le travail en fonction de nos affinités, de maintenir une qualité de vie pour les quatre collaborateurs et de réaliser des économies d'échelle. Par exemple, au lieu d'avoir deux équipements identiques, nous n'en gardons qu'un seul », indique le jeune JA.

Référent élevage à JA National

Jordy a eu l'honneur d'occuper les postes de vice-président de région et de président de son département, avant d'intégrer le conseil d'administration national en 2022 où il assure le rôle de référent pour l'élevage et la viande bovine en particulier. Son engagement principal réside dans la protection et la promotion des régions agricoles, ainsi que dans la communication positive.