Politique et société

Climat : le « glaçon français » dans un monde en surchauffe

Malgré un climat automnal en France, le mois dernier est devenu le deuxième mois de juillet le plus chaud jamais enregistré en Europe. Alors que les catastrophes naturelles - canicules, incendies, inondations - se multiplient cet été, le dernier rapport du Giec publié ce lundi 9 août est sans équivoque quant à leur lien avec le réchauffement climatique.  

Incendie

Difficile à croire, notamment pour les juilletistes qui ont vécu des vacances bien automnales, mais le mois de juillet 2021 a été le 2e mois le plus chaud observé en Europe depuis le début des analyses en 1979 avec une température moyenne de 1.41°C supérieure à la moyenne 1991-2020 selon Copernicus, le programme européen de surveillance de la Terre. Loin de la canicule, la France a pourtant connu des températures situées pile dans les normales de saison (20,7 °C, inférieurs à la normale de 0,1 °C). L’anomalie française s’explique en réalité par une succession de gouttes froides que nous avons connues depuis la mi-juin, accouplées à un déficit d’ensoleillement.

Le reste du continent en revanche, notamment L'Europe du Nord et de l'Est, a vécu un mois exceptionnellement chaud, avec des températures dépassant de 4°C les moyennes de saison, dans les pays baltes par exemple. Conséquences : des catastrophes climatiques à foison, du brasier grec aux feux russes en passant par la canicule espagnole. Des événements qui s’additionnent en cascade et qui se font écho à l'international : incendies californiens, inondations en Chine, Inde ou encore en Belgique et Allemagne.

L'anomalie négative de Z500 épouse la forme de l'Hexagone.
Source Météo France

Un réchauffement climatique inédit depuis 2000 ans

Le 9 août dernier, sept ans après son dernier rapport,  le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) publiait ses nouvelles évaluations et prévisions climatiques. Leur constat est sans appel : la multiplication des événements climatiques extrêmes est due au réchauffement climatique. « Les preuves qui montrent du changement dans des extrêmes comme les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux (...) ont été renforcées depuis » le dernier rapport de 2014. « Certaines chaleurs extrêmes au cours de la dernière décennie auraient été extrêmement improbables sans l'influence de l'activité humaine sur le système climatique ».

Avec une augmentation de +1,09°C de la température entre 2011 et 2020 qu'elle ne l'était entre 1850 et 1900, « l'influence humaine a réchauffé le climat à un niveau sans précédent depuis au moins 2 000 ans », alerte la communauté de chercheurs, qui anticipe plusieurs trajectoires d'émissions de gaz à effet de serre à l’avenir dont celles d’une hausse et d’un maintien. La température terrestre pourrait alors augmenter de 2,1°C à 3,5°C d'ici la fin du siècle, et de 3,3°C à 5,7°C d'après les pires trajectoires, par rapport à la période 1850-1900.