Politique et société

Biguine, première vache martiniquaise égérie du Salon de l’Agriculture 2026

Pour la première fois, une vache originaire de Martinique représentera le Salon international de l’Agriculture : Biguine, une Brahmane au caractère bien affirmé, incarnera la diversité de l’élevage français.

BIGUINE est la vache égérie de cette 62e édition du Salon international de l'Agriculture.

Une égérie venue des Antilles. La vache égérie de l’édition 2026 s’appelle Biguine. L’annonce a été faite le 26 novembre par l’équipe du Salon international de l’Agriculture, marquant une première historique : jamais une vache ultramarine n’avait porté les couleurs de l’événement. Cette Brahmane née en Martinique devient ainsi ambassadrice d’un territoire souvent méconnu dans le paysage agricole national. Son éleveur, André Prosper, ne cache pas sa fierté. Dans une vidéo publiée par le Salon, il raconte ce qui rend Biguine unique : « Elle a un regard qu’on n’oublie pas. Ses oreilles bougent au moindre souffle. Sa bosse, sa prestance… elle impose le respect. » Pour lui, sa présence à Paris est une occasion rare de montrer « l’agriculture martiniquaise telle qu’elle est, dans sa force et son identité ».

L’éleveur souligne aussi ce qui caractérise la race Brahmane : sa résilience exceptionnelle. « C’est une vache qui résiste à tout type de climat. Quel que soit le fourrage qu’on lui donne, elle saura le transformer. » Une robustesse qui lui vaut en Martinique le surnom de « 4x4 des savanes ». Adaptée aux conditions tropicales et dotée d’un réel potentiel pour l’avenir, la Brahmane est aussi une mère très protectrice, « c’est son veau avant tout », glisse André Prosper, qui élève ces animaux depuis près de quarante ans, succédant à son père installé dans les années 1980.

Un choix symbole de diversité

Pourquoi avoir choisi une vache martiniquaise pour représenter l’édition 2026 ? Pour Jérôme Despey, président du Salon international de l’Agriculture, la réponse tient en un mot : diversité. « Choisir une race emblématique qui nous vient de la Martinique, c’est montrer toute la diversité de l’agriculture française et des races de nos territoires », explique-t-il. Chaque année, le comité élevage du SIA examine les candidatures de l’ensemble des races élevées en France. Les critères sont stricts : « ancrage territorial, histoire partagée entre l’animal et son éleveur, capacité à représenter une filière et un territoire », liste Jérôme Despey. Biguine a coché toutes les cases. « Ce lien avec son éleveur, l’histoire qu’elle porte, c’est essentiel dans la sélection de l’égérie », souligne-t-il.

L’Outre-mer mis à l’honneur

L’arrivée de Biguine au Salon dépasse la seule dimension symbolique. Pour les éleveurs ultramarins, c’est une reconnaissance. L’agriculture martiniquaise, souvent confrontée à des contraintes climatiques, structurelles et économiques, trouve à travers elle une vitrine rare auprès du grand public. Le SIA 2026, qui se tiendra du 21 février au 1ᵉʳ mars, fera de la Brahmane un visage familier pour les visiteurs. Par son origine et sa présence, Biguine incarne la pluralité de l’élevage français et rappelle que l’agriculture nationale se construit aussi sur les terres d’Outre-mer. Une manière, pour ce 62e édition SIA, de redéfinir ce que signifie représenter « l’agriculture française » en 2026.

Biguine, une égérie pas comme les autres.
Pour la première fois, une vache venue de Martinique devient l’égérie du Salon International de l’Agriculture.