#témoignage de récolte : « Les 60 mm d’eau qui nous sont tombés dessus le 14 juillet ont arrêté net la moisson »
Installé en individuel depuis le 1er avril 2018 dans l’Aube, Benjamin Charney, 27 ans, nous raconte sa moisson 2021.
Je suis installé en hors cadre familial dans l’Aube, mais mes champs sont dans l’Yonne. Mon exploitation de 120 hectares est typique céréalière, je fais du blé, de l’orge de printemps, du tournesol, et des lentilles. Mon père possède aussi sa propre exploitation de 145 ha à côté. On fait tout en commun !
Je suis double actif. En plus de mon métier d’agriculteur, je travaille pour l’entreprise Parthiot et fils qui fait du tri et du conditionnement de légumes secs pour l’industrie et les supermarchés.
Cette année, la moisson a été un peu particulière. Après trois années consécutives de sécheresse estivale, ce mois de juillet a été extrêmement pluvieux. On avait commencé à rentrer un peu d’orge avant le 14 juillet, puis on s’est pris 60 mm d’eau ce qui nous a arrêtés net. Le temps que tout sèche, on a repris que le lundi suivant. Ça a été une semaine intense ! En cinq jours, on a dû tout rentrer.
Forcément, la qualité de notre récolte s’en trouve dégradée. L’orge que j’ai récolté après les pluies du 14 juillet avait entre 2 et 15 % de germe. À cause de l’excès d’eau, les graines germent sur les épis. Idem pour les lentilles : 50 % de germe ! C’est une catastrophe, sur certaines parcelles elles ont même pourri. Je vais sûrement avoir une perte de rendement, je n’ai récolté que 12 quintaux de lentille, alors qu’en moyenne, les bonnes années, on en fait 20 quintaux. Et puis, les germées vont être écartées et probablement partir en alimentation animale…
Sur le reste des cultures, je suis dans la moyenne du Tonnerrois. En orge j’ai fait 53 quintaux environ, et en blé 63. Après, il faut savoir qu’ici, nous ne sommes de toute manière pas sur des terres à gros potentiel. Par rapport à la Champagne crayeuse, par exemple, on est sur des rendements bien inférieurs.
Globalement, malgré la charge de travail intense qu’on a eue pendant quelques jours en juillet, j’estime que la moisson s’est plutôt bien passée.