Économie

PLF 2025 : entre avancées et statu quo

Les mesures sociales et fiscales inscrites dans le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2025, présentés jeudi 10 octobre, ont été reçues avec satisfaction par les syndicats JA et FNSEA. Néanmoins, ces derniers disent déplorer « que les engagements pris pour assurer le renouvellement des générations soient laissés en suspens ».

le projet de loi de finances (PLF) 2025.

 « Ce PLF 2025 […] montre que collectivement, nous avons su démontrer l’absolue nécessité de nos demandes », s’est réjoui Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Un an après les manifestations agricoles historiques, JA et la FNSEA partagent leur satisfaction d’avoir été entendus sur un certain nombre de points.

Ainsi, les deux syndicats saluent la pérennisation du dispositif TO-DE, qui exonère de charges sociales l'emploi de travailleurs saisonniers, ainsi que l’abandon de la hausse sur le gazole non routier (GNR), la réduction de la Taxe sur le Foncier Non-Bâti (TFNB), ou encore l'amélioration du dispositif d’Épargne de Précaution (DEP), essentiel pour protéger les exploitations face aux aléas climatiques et sanitaires. Selon eux, ces mesures devraient avoir un impact positif direct sur la ferme France.

Réaction de la ministre Annie Genevard

« Ce projet de budget pour 2025 me permet de renforcer le soutien de l'État pour la compétitivité de la ferme France, initié en 2023. J'attache une attention particulière au respect de la parole donnée et, à ce titre, le PLF et le PLFSS traduisent bien les engagements de l'État pris envers nos agriculteurs. » Anne Genevard, ministre de l'Agriculture

Des efforts attendus sur l’installation-transmission

Dans un communiqué datant du 11 octobre, le syndicat Jeunes Agriculteurs dit attendre la concrétisation des engagements pris par le gouvernement lors des récentes mobilisations, notamment sur le volet de l’Accompagnement à l'Installation-Transmission en Agriculture (AITA). Cette aide est essentielle pour faciliter la transmission des exploitations aux jeunes générations. Initialement prévue de passer de 13 à 20 M€ sous le gouvernement Attal, cette hausse n’a pas été prise en compte par le nouveau gouvernement lors de la rédaction du PLF 2025.

« Les mobilisations n’ont pas été vaines […], mais nous pouvons déplorer qu’une partie des engagements en faveur du renouvellement des générations aient été laissés pour compte. À l’heure où nous devons redoubler d’efforts, il ne s’agit plus de tergiverser, il faut agir », a réagi de son côté Pierrick Horel, président de Jeunes Agriculteurs.

Le syndicat Jeunes Agriculteurs en appelle donc aux parlementaires pour renforcer le texte lors de son examen à l’Assemblée nationale. « Nous comptons sur leur travail pour ajuster le texte, notamment en rehaussant le budget de l’AITA comme prévu et en inscrivant une mesure ambitieuse pour l’accompagnement des cédants et la transmission des exploitations à des jeunes », souligne Pierrick Horel.

Le Projet de loi de finances (PLF), quésaco ?

Le Projet de Loi de Finances (PLF) est l'outil principal du gouvernement pour définir les dépenses et les recettes de l'État sur une année. Ce PLF 2025, explique le gouvernement, vise à réduire le déficit public à 5 % du PIB pour l'année prochaine et à le ramener à 3 % d'ici 2029. Ce qui nécessitera un effort budgétaire évalué par Bercy à 60 milliards d'euros en 2025, réparti en deux tiers de réduction des dépenses publiques (40 milliards) et un tiers de contributions fiscales exceptionnelles (20 milliards).

Focus sur le ministère de l'Agriculture

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 prévoit de doter le ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt de 6,79 milliards d'euros en autorisations d'engagement et de 6,60 milliards d'euros en crédits de paiement. Le compte d'affectation spécial « Développement agricole public et rural » (Casdar) vient compléter les concours publics nationaux à l'agriculture, portant le total à 7,43 milliards d'euros en autorisations d'engagement et 7,24 milliards d'euros en crédits de paiement. À ces crédits nationaux s'ajoutent les financements européens de la Pac, qui s'élèveront en 2024 à 9,4 milliards d'euros, ainsi que l'ensemble des dispositifs sociaux et fiscaux, pour un montant de 9,1 milliards d'euros consacrés au développement de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt en 2025.