Politique et société

Le gouvernement mise sur l’apprentissage

Selon le gouvernement français « il n’y a jamais eu autant d’apprentis en France qu’en 2019 ». Pour rester dans la lignée de cette bonne nouvelle malgré la crise sanitaire, une aide exceptionnelle et temporaire à l’embauche d’apprentis a été mise en place.

Le gouvernement mise sur l’apprentissage

Le 24 août 2020, le gouvernement a confirmé la mise en place d’une aide exceptionnelle pour les entreprises recrutant des apprentis préparant un diplôme allant du CAP au master, entre le 1er juillet 2020 et le 28 février 2021. Une nouvelle qui met du baume au cœur en cette période de rentrée.

Dans ce contexte si particulier, les jeunes, mais aussi les entreprises qui les embauchent, ont plus que jamais besoin d’être soutenus. Cette mesure fait partie du plan #1jeune1solution lancé par le gouvernement le 23 juillet 2020 et bénéficiant d’un budget de 6,5 milliards d’euros. « Cette aide est vraiment la bienvenue pour nous, estime Basile Faucheux, agriculteur et producteur de semences dans le Loiret, membre du bureau des Jeunes Agriculteurs. Elle prouve que l’apprentissage est un système qui marche, et qu’il y a de la demande des deux côtés, de la part des entreprises et des jeunes ».

L’apprentissage est au cœur de l’enseignement agricole. En effet, une part non négligeable de ce mode de formation est détenue par le secteur agricole : les CFA de l’enseignement agricole accueillent aujourd’hui 8 % des effectifs nationaux des apprentis ! Ces 20 dernières années ont vu bondir le nombre d’apprentis dans le secteur agricole. En 2018, on en comptait 39 726, contre seulement 17 395 en 1995.

En quoi consiste cette aide ?

Fait suffisamment rare pour être souligné, cette aide exceptionnelle sera versée sans condition aux entreprises de moins de 250 salariés. D’un montant de 5 000 pour l’embauche d’un alternant de moins de 18 ans, et de 8 000 pour celle d’un alternant majeur, elle réduit à néant ou presque les coûts liés à l’embauche d’un apprenti durant sa première année de formation.

« Avec cette aide, le salaire des apprentis de moins de 21 ans est intégralement financé. Au-delà de 21 ans et jusqu’à 25 ans révolus, le reste à charge pour l’entreprise est d’environ 150 € par mois. », peut-on lire dans le guide pratique #1jeune1solution du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. Initialement réservée aux seuls apprentis âgés entre 16 et 25 ans révolus, l'aide a finalement été étendue aux contrats de professionnalisation (jusqu’à 29 ans révolus).

Une aide décisive pour certains agriculteurs

Cette mesure a incité de nombreux agriculteurs à s’entourer d’un apprenti. C’est le cas de Charles Senard, jeune agriculteur de 23 ans en polyculture-élevage (Quincampoix, Seine-Maritime) qui a embauché début juillet un jeune de 19 ans en BTS Acse. Pour l’agriculteur, qui regrette pour sa part ne jamais avoir fait d’apprentissage durant sa formation, l’aide exceptionnelle a donc été décisive. « Sans elle, j’aurais plutôt fait appel à des salariés agricoles par intermittence », témoigne-t-il.

L’aide exceptionnelle du plan de relance de l’apprentissage 2020 est valable uniquement la première année du contrat. Ainsi, elle se substitue à l’aide unique, d’un montant de 4 125 € la première année. Les entreprises éligibles à l’aide unique pourront en bénéficier les années suivantes (2000 € la deuxième année du contrat, et 1200 € la troisième).

La mission de versement des aides a été confiée à l’Agence de services et de paiement. Les aides seront versées mensuellement, avant le paiement du salaire de l’apprenti.