Politique et société

Céréales françaises : une récolte 2025 globalement correcte mais contrastée

Présentés le 15 octobre par FranceAgriMer, les bilans prévisionnels 2025/26 confirment une production française de blé tendre en léger repli, une stabilité pour l’orge et le maïs, et un redressement du blé dur. Sur les marchés, la détente des prix se poursuit, portée par une offre mondiale abondante.

Actualités des marchés céréaliers et prévisions pour la campagne commerciale 2025/26.

Blé tendre : volumes en baisse, qualité satisfaisante. Selon FranceAgriMer, la collecte nationale de blé tendre pour la campagne 2025/26 s’élève à 14,5 millions de tonnes, contre 15 millions l’an dernier, soit un recul de 3 %. Cette baisse s’explique principalement par des rendements hétérogènes, notamment dans le quart nord-est du pays. Côté qualité, les analyses montrent des poids spécifiques élevés (78,4 kg/hl en moyenne) et une bonne qualité boulangère, soutenue par des conditions climatiques sèches en fin de cycle.

L’indice de chute de Hagberg, indicateur de la capacité des grains à être panifiés, reste excellent avec des valeurs supérieures à 240 s pour la quasi-totalité des échantillons.
Sur le marché, le prix du blé tendre français (Rouen 1) s’établit à 226 $/t, quasi stable sur un mois mais en recul de près de 6 % sur un an. Les exportations, elles, reculent également : 2 millions de tonnes en juillet 2025, contre 3 millions un an plus tôt.

Orge et maïs : stabilité relative et moindres échanges

La collecte d’orge atteint 5,9 millions de tonnes, en baisse de 17 % sur un an, tandis que celle de maïs progresse légèrement à 491 000 t (+4,4 %). Sur les marchés internationaux, les prix demeurent modérés : autour de 219 $/t pour l’orge fourragère française et 222 $/t pour le maïs, des niveaux en repli de 5 à 7 % sur un an. La contraction des flux commerciaux reste marquée : les importations de maïs chutent à 930 000 t (contre 2,35 Mt l’an dernier), signe d’une offre intérieure mieux équilibrée et d’une moindre demande liée à la baisse des besoins en alimentation animale.

Blé dur : un redressement attendu

Après deux campagnes difficiles, le blé dur retrouve des couleurs. La collecte cumulée à fin août s’élève à 591 675 t, en hausse de près de 15 % par rapport à l’an dernier. Les prix, en revanche, reculent fortement : 281 $/t à La Pallice, soit –11 % sur un mois et –17 % sur un an. Ce repli reflète la bonne disponibilité en Europe et au Canada, ainsi qu’un ralentissement de la demande méditerranéenne. Les exportations françaises progressent toutefois à 269 000 t en juillet 2025, contre seulement 59 000 t un an plus tôt.

Blé tendre biologique : la qualité au rendez-vous malgré la baisse des volumes

FranceAgriMer relève que la collecte nationale de blé tendre bio 2024/25 s’établit à 203 716 t, en chute de 52 % sur un an. Malgré cela, la qualité reste excellente : poids spécifiques moyens de 78,4 kg/hl, protéines à 10,8 %, et force boulangère (W) de 174. La sécheresse printanière a favorisé la concentration en protéines et la maturité des grains, conduisant à des blés secs (12,4 % d’humidité) et bien adaptés à la panification.
Le test de panification « pain de tradition française » confirme la bonne qualité boulangère, avec une note moyenne de 253/300.

Une campagne contrastée mais sans inquiétude majeure

La campagne céréalière 2025/26 se caractérise donc par une production globalement stable, une bonne qualité des grains, mais une pression sur les prix liée à l’abondance mondiale. FranceAgriMer souligne que la compétitivité des céréales françaises dépendra, dans les prochains mois, de la dynamique des exportations et de la capacité du marché intérieur à absorber les volumes, notamment dans les filières bio et meunières.

Conjoncture mondiale et européenne : détente des prix, abondance des stocks

Sur la scène internationale, les cours des principales céréales poursuivent leur repli. Le blé russe (12,5 %) se négocie à 230 $/t (–16 % sur un an), tandis que le maïs américain s’établit à 200 $/t. L’offre mondiale reste excédentaire : selon les projections de FranceAgriMer, les stocks de clôture 2025/26 atteindraient un niveau record, notamment dans le bassin mer Noire et en Amérique du Sud. En Europe, les rendements sont globalement corrects, mais les exportations françaises subissent la concurrence accrue des origines de la mer Noire, désormais très compétitives.