Politique et société

« Afterwork JA » : une première réussie !

C’était la première fois que le syndicat Jeunes Agriculteurs lançait le concept d’« afterwork JA » au Salon de l’agriculture. Cinq ateliers en lien avec cinq thématiques du futur PLOAA - Pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles - ont été organisés du lundi au vendredi. Une belle occasion d’attirer des dizaines de curieux qui ont aussi pu poser des questions. « Une vraie réussite », s’est félicité JA.

 

Ici, David Ailhaud, arboriculteur et élu référent sur le volet Gestion des risques en plein échange avec Serge Lhermitte, chef de service compétitivité et performance environnementale au ministère de l’Agriculture.
David Ailhaud et Serge Lhermitte lors de l'afterwork consacré à la gestion des risques.

Afterwork « Gestion des risques »

« La nouvelle réforme de gestion des risques s’applique depuis le 1er janvier 2023. Celle-ci est marquée par la fin du régime des calamités agricoles, remplacé par un nouveau dispositif d’indemnisation qui passe par la solidarité nationale », a expliqué David Ailhaud, arboriculteur en Provence-Alpes-Côte d’Azur et élu référent sur ce dossier à JA national. Pour l’accompagner lors de cette session de présentation « grand public » de la réforme, était présent Serge Lhermitte, chef de service compétitivité et performance environnementale au ministère de l’Agriculture. « L’assurance ne résout pas tout, mais elle est un outil de mutualisation qui permet de franchir des caps indispensables face à la réalité du changement climatique », a-t-il indiqué.

Alexis Roptin et Cécile Gazo.

Afterwork « Installation »

« 160 000 exploitants seront en âge de prendre leur retraite dans les cinq ans qui viennent, soit en moyenne un peu plus de 30 000 départs chaque année. Or, le nombre des installations avoisine les 13 000 par an, on est loin du compte pour compenser ! », a souligné Alexis Roptin, salarié agricole dans une exploitation laitière en agriculture biologique et vice-président à JA national en charge du renouvellement des générations en agriculture.

« De plus en plus de profils hors cadre familiaux et en reconversion professionnelle viennent grossir les rangs des candidats à l’installation. Leurs attentes sont différentes et n’ont pas été assez prises en compte par les pouvoirs publics. S’est donc logiquement développé un marché de l’accompagnement proposé par une multitude de structures protéiformes », a expliqué Cécile Gazo, doctorante en sociologie. D’après elle, le premier enjeu serait de « redonner de la visibilité au parcours à l’installation » avant même de penser accès au foncier ou formation. « Aujourd’hui, quand on veut s’installer, c’est très difficile de savoir à qui s’adresser », a-t-elle souligné.

De gauche à droite : Julien Dive, Julien Rouger, et Dominique Potier.

Afterwork « Transmission »

« “Foncier” égale “propriété”, est-ce toujours la norme ? » C’est par cette question que Julien Rouger, membre du bureau du syndicat Jeunes Agriculteurs a interpellé les deux députés invités à l’afterwork JA du mardi 28 février, Dominique Potier (PS) et Julien Dive (LR), pour discuter de la thématique de la transmission des exploitations agricoles sous l’angle du foncier. À cette question les deux députés ont répondu par la négative. « Il y a le fermage, les portages publics… L’agriculteur n’a pas besoin d’être propriétaire à 100 % » a répliqué Dominique Potier, tout en regrettant que le foncier reste « un angle mort des débats politiques » alors qu’il est pourtant « la condition indispensable pour assurer le renouvellement des générations ». La discussion a ensuite dévié vers le rôle du financement privé dans l’accès au foncier, ce à quoi Julien Dive a appelé à « rester vigilant pour éviter les ingérences et faire en sorte que l’exploitant reste maître de son activité ». Une mise en garde partagée par Dominique Potier.

Pol Devillers et Agnès Ducharne.

Afterwork « Changement climatique »

Pour cet afterwork dédié à l’adaptation des exploitations au changement climatique, thème du rapport d’orientation 2023 de Jeunes Agriculteurs, le syndicat a choisi d’inviter Agnès Ducharne, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de la ressource en eau. Après avoir dressé un portrait plutôt sombre de la situation, la chercheuse a tenté d’encourager les jeunes agriculteurs. « Vous pouvez contribuer à l’effort d’atténuation du réchauffement climatique grâce à la captation du carbone dans les sols », a-t-elle souligné. Sans apporter de solution miracle au manque d’eau qui va s’accentuer dans les prochaines années, la chercheuse a pointé du doigt plusieurs adaptations possibles comme « changer les types de cultures, les itinéraires techniques, ne pas négliger la piste de la réutilisation des eaux usées traitées… ». Concernant les retenues d’eau, elle les considère comme « une solution parmi d’autres ». « Le tout est de combiner plein de solutions ! » a conclu Agnès Ducharne.

Pape Ndiaye, ministre de l'Éducation nationale en compagnie de Rémi Dumas, président de DJSP.

Afterwork « Attractivité »

Comment attirer les jeunes rats des villes à devenir de jeunes rats des champs ? Si la métaphore peut faire sourire, le défi est réel et les opportunités nombreuses.

« Il y a des passerelles à construire entre le monde de l’Éducation nationale et le monde agricole », a déclaré Rémi Dumas, viticulteur dans l’Hérault, vice-président à JA national et président de Demain Je Serai Paysan (DJSP), une structure créée pour promouvoir les métiers en agriculture. À l’écoute, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a rappelé le lancement des « activités de découverte des métiers » à partir de la classe de cinquième depuis la rentrée 2022, dans les collèges volontaires. « 10 % des collèges soit 640 établissements ont déjà mis en place ce dispositif. Un chiffre qui a dépassé nos espérances » s’est-il réjoui, tout en précisant qu’à ce niveau, « il ne s’agit pas d’orientation, mais bien de découverte, de montrer un champ des possibles ». L’objectif, a expliqué Pap Ndiaye, est que « d’ici la fin du quinquennat, la totalité des collèges de France puisse en faire bénéficier les élèves de la 5e à la 3». Pour inciter les établissements à mettre en avant le secteur agricole, le ministre a partagé une piste : « Je crois beaucoup à la création de binômes de collèges. Entre un collège urbain et un collège rural, par exemple. »

 

Retrouvez cet article dans la rubrique "ça bouge dans le foin", spécialement dédiée au Sia 2023, dans le prochain trimestriel JA mag d’avril-mai-juin, qui sortira fin mars.