Normandie

Session RGA 2024 : retour des participants normands

Délégation JA Normandie composée de gauche à droite : Thibaut Giraud ; Marion Nail ; Paul-Henry Langlois ; Antoine Lasnon ; Edouard Cuquemelle ; Alexis Graindorge (absent sur la photo)

À l’occasion de la session RGA (Renouvellement des Générations en Agriculture) de Jeunes Agriculteurs, une délégation normande s’est rendue à Strasbourg dans un lieu hautement symbolique : le parlement européen. Un programme dense autour du RGA dans l’histoire des politiques agricoles, dans les Chambres d’Agriculture et dans la PAC, complété d’échanges riches, de repas copieux, d’une ambiance conviviale et d’un seul mot d’ordre : l’agriculture de demain se construit aujourd’hui !

Interview croisée de deux participants normands :

Paul-Henry Langlois, 30 ans, installé en volaille de chair et cultures dans le département de l’Eure.

Edouard Cuquemelle, 22 ans, avec un projet de reprise de l’exploitation familiale dans la Manche. 

 

Quel est ton ressenti par rapport à cette session RGA ?

Edouard : J'ai apprécié la richesse des échanges, car les sujets, bien que complexes, ont été abordés de manière simple. Le travail de groupe permet aussi une réelle avancée sur des sujets dont on n’a pas forcément conscience à nos échelons. C’est là qu’on voit la force de propositions de notre réseau et toutes les adaptations aux problématiques régionales et départementales que nous devons faire pour trouver un consensus.

Quel temps fort t’aura marqué ?

Paul-Henry : Les ateliers de travail sont toujours des temps forts car nous travaillons avec des JA venant de toute la France. Nord ou Sud, installés ou en projet, nouveaux ou anciens dans le réseau, impliqués à différents niveaux, les profils sont très diversifiés. De quoi nourrir nos travaux qui portaient sur le rôle des Chambres d’Agriculture sur l’installation et la transmission.

D’ailleurs qu’as-tu retenu du rôle des Chambres sur ces thématiques ?

Paul-Henry : Les Chambres d’Agriculture ont un rôle majeur car elles sont à la base de tout dialogue. En effet, elles sont en relation avec les pouvoirs publics mais aussi avec nous (futurs) agriculteurs. Elles ont aussi un rôle de conseil qui est essentiel pour nous qui nous lançons puisqu’il permet de nous ramener les pieds sur terre et d’apporter du concret dans cette phase de réflexion. De ce fait, il est important que nous, JA, soyons moteur dans les Chambres d’agriculture afin de faire entendre la voix des jeunes installés.

Quels éléments te semblent essentiels pour te soutenir dans ton futur projet ? 

Edouard : Le suivi plus que complet qui est dispensé par les Chambres lors des diverses étapes de notre projet, la professionnalisation de cette démarche et la mise en relation avec les cédants. Les Chambres d’Agriculture font aussi le lien entre toutes les structures et instances qui gravitent autour de l’accompagnement et qui œuvrent pour la réussite et la pérennité de nos projets d’installation.

Nous avons passé 3 jours au Parlement européen dans le cadre de cette session RGA. Une réaction par rapport au rôle de l’Europe et aux mobilisations actuelles ?

Edouard : Si le rôle de l’Europe est bien d’homogénéiser des politiques pour avoir une meilleure force de frappe collective, nous trouvons et trouverons toujours des disparités. En effet, tous les Etats membres ne fonctionnent pas de la même manière, ils ont des problématiques et des niveaux de développement totalement différents. Une partie de nos revendications soulignent ces distorsions. Dans l’urgence nous espérons trouver des réponses, mais nous savons d’ores et déjà que coller des rustines à la PAC ne suffira pas. Il faudra effectuer un travail de fond, d’où une séquence consacrée à la réforme post 2027 lors de notre session.

Une réaction par rapport à l’intervention de Jérémy Decercle, ancien Président JA National et désormais eurodéputé ?

Paul-Henry : Jérémy nous a rappelé le fonctionnement d’une prise de décision au sein de l’Union Européenne, un rôle que nous avons souvent du mal à identifier dans nos cantons, départements ou régions. Il est du devoir de notre réseau JA de faire remonter nos revendications et problématiques concrètes auprès de nos eurodéputés mais aussi d’être force de propositions. Comme dans toute négociation, il y aura des satisfactions et des imperfections mais c’est comme cela qu’avance le collectif et donc l’Union Européenne !

Un petit mot pour motiver des jeunes à s’investir sur l’installation-transmission ?

Edouard : Pour suivre l’installation et la faciliter il faut qu’il y ait des personnes qui s’investissent car tout reste perfectible ! Toutes les personnes qui veulent vivre, vivent ou ont vécu récemment cette phase sont les mieux placés pour faire des propositions. Si nous ne voulons pas que les spécificités de la Normandie soient oubliées pendant ces temps d’échange nationaux, il nous faut donc des troupes motivées !

Paul-Henry : Si le dossier RGA peut faire peur de prime abord, il n’en est rien car JA reste un réseau dans lequel nous pouvons nous former et évoluer dans nos responsabilités. Il faut être conscient que c’est NOTRE cheval de bataille pour avoir des installations multiples et diverses sur nos territoires, alors toutes les personnes qui souhaitent s’impliquer sont les bienvenues !

 

Propos recueillis par Elise Leloup, Jeunes Agriculteurs Normandie