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Une session RGA réussie, en Somme !

La session RGA 2023 s’est achevée hier, après trois jours intenses. L’événement annuel du syndicat Jeunes Agriculteurs dédié au renouvellement des générations en agriculture avait cette année pour thématique principale la place de JA au sein des collectivités territoriales. La session terminée, les JA repartent à la conquête de leurs territoires !

Une session RGA réussie, en Somme !

La session RGA 2023 s’est clôturée hier, jeudi 26 janvier. Malgré l’énergie déployée de jour comme de nuit, et la fatigue accumulée, les jeunes agriculteurs présents à l’événement sont rentrés chez eux avec le sourire aux lèvres. À quelques heures du départ, le soleil a fini par briller pour la première fois en trois jours révélant tout le charme de la baie de Somme et de Saint-Valéry-sur-Somme, la commune d’accueil de cette session. Certains ont même eu la chance d’apercevoir des phoques à l’horizon !

Comme d’habitude, la tenue d’un événement JA est l’occasion d’en savoir plus sur l’agriculture du département d’accueil. Les participants ont pu réaliser que le modèle de polyculture-élevage encore largement dominant dans la Somme il y a quelques années tendait petit à petit à s’estomper pour laisser place aux grandes cultures. « Nous avons beaucoup de cultures à forte valeur ajoutée, comme le lin, la pomme de terre de consommation ou encore la betterave sucrière », a complété Benjamin Bizet, président de JA Somme. En tout, le département compte 4 054 exploitations, avec une SAU moyenne de 100 hectares.

Alors que le PLOA (Pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles) est au cœur de l’actualité, la session RGA était propice à travailler sur ce sujet. Des ateliers ont été organisés le premier jour pour amener les JA à réfléchir autour de différentes thématiques entrant dans le cadre du PLOA, comme les actions favorisant l’installation des femmes en agriculture ou encore celles permettant de franchir le cap entre le salariat agricole et l’installation.

Mais l’objectif des échanges durant ces trois jours était surtout de reconsidérer la place de JA dans les territoires, en lien avec le thème du rapport moral 2022.

Groupe de travail lors de la session RGA organisée par le syndicat Jeunes Agriculteurs.
Groupe de travail lors de la session RGA organisée par le syndicat Jeunes Agriculteurs.

Reconquérir les territoires

Partant d’un constat unanime, à savoir que la décentralisation à l’œuvre fait évoluer les lieux de pouvoir, le réseau a convenu de la nécessité de reconquérir les territoires, notamment en se rapprochant des EPCI (établissement public de coopération intercommunale).

Les participants ont donc été mis à contribution pour réfléchir aux différentes manières pour JA de se frayer une place au sein des EPCI. Selon Arnaud Delestre, le président de la chambre d’agriculture de l’Yonne, « le plus simple est d’aller taper à la porte, et JA a toute la légitimité pour le faire ». Ce n’est pourtant pas un réflexe pour tout le monde. « Quand on veut intervenir dans une école, on la contacte directement sans passer par l’EPCI », admet le vice-président de JA Normandie, Thibaut Giraud. Pour le syndicat Jeunes Agriculteurs, le périscolaire est pourtant une porte d’entrée dans les EPCI qui coule de source, en plus de celle, encore plus évidente, des PAT (projets alimentaires territoriaux). Ceux-ci ont d’ailleurs beaucoup fait parler d’eux pendant la session, certains JA leur reprochant de ne pas être suffisamment représentatifs des différents modèles agricoles. « Certains PAT sont très réducteurs, et ne s’intéressent qu’aux installations en agriculture biologique », a souligné l’animateur installation de la région Île-de-France. Ce à quoi Thomas Samyn, ancien élu JA et vice-président de la communauté de communes du Pays rethélois, dans les Ardennes, a tenté d’apporter une solution lors d’une table-ronde organisée sur le sujet. « Il faut que JA soit présent dès le début, car quand le projet est déjà en place, c’est trop tard » a rétorqué l’élu qui appelle à « faire l’effort de rencontrer les collectivités en dehors d’un cadre ». Certes, tisser du lien implique un investissement sur la durée, mais d’après Thomas Samyn, c’est l’unique condition pour s’assurer une écoute de la part des EPCI. D’autant plus que les communautés de communes ont plutôt l’habitude de travailler avec des associations ou des entreprises qu’avec des syndicats, souvent perçus comme trop politisés.

Pour sûr, cette thématique de session RGA a été très fédératrice. L’ensemble des JA s’est senti concerné, les discussions se poursuivant souvent au-delà des ateliers de travail. « Dans notre région, nous avions déjà conscience de l’importance de nous rapprocher de nos EPCI, mais le fait que tout le réseau se mette à travailler dessus, c’est encore plus motivant », témoigne Alexia Cantin, vice-présidente de JA Pays de la Loire.