Sur le terrain

Toqués de l’agriculture : les visiteurs témoignent !

La première édition des Toqués de l’agriculture a attiré près de 30 000 visiteurs du 29 avril au 1er mai. Parmi les curieux, de nombreux touristes étrangers venus profiter des beaux jours dans la capitale, mais aussi beaucoup de parisiens, visiblement heureux de retrouver des jeunes agriculteurs et agricultrices en plein cœur de la ville.

Toqués de l’agriculture : les visiteurs témoignent !
Fadna et Christophe

Fadna, 47 ans, et Christophe, 53 ans, habitent dans le 4e arrondissement de Paris, à quelques mètres seulement du Parvis de l’Hôtel de Ville. Ils ont découvert l’événement par surprise. « On se promène depuis la tour Eiffel, il fait beau, on a marché sur les quais et on est arrivé ici par hasard », raconte Christophe. Tous deux expliquent manger des produits frais, bio si possible. « Je pense qu’il y a une agriculture qui va dans le bon sens, et puis il y en a une autre qui nourrit les supermarchés, celle-là je l’évite. Les légumes dans les grandes surfaces non, je préfère Biocoop », assume Christophe. Le couple apprécie l’événement. « Ça nous plaît beaucoup, on aime la France, tous ces stands avec toutes ces régions ça fait voyager, ça rappelle des souvenirs aussi », expliquent les deux tourtereaux qui partagent un message aux jeunes agriculteurs : « Soyez authentiques. C’est un métier très dur, travailler avec le climat ce n’est pas évident. Notre manière à nous de les remercier, c’est en achetant leurs produits ».

Amine et Hamza

Amine, 27 ans, et Hamza, 29 ans, respectivement chef de projet dans le secteur de l’assurance et consultant, sont Marocains. Vivant en France depuis des années, ils sont venus, poussés par la curiosité. « Les agriculteurs souffrent avec la guerre en Ukraine, la montée des prix des matières premières, l’inflation, etc. Ce genre d’événement permet de découvrir leurs produits et de les soutenir en les achetant », partage Amine qui dit ne pas avoir le temps d’aller au Salon de l’agriculture et ne pas aimer la foule là-bas. « La France est connue pour son agriculture, ses terroirs, ses produits. C’est l’occasion d’apprendre, de bien manger et de bien boire ! », renchérit Hamza.

Pascale et Inès

Pascale, 48 ans, esthéticienne, est venue avec sa fille Inès, 20 ans, étudiante en graphisme et design à Paris. Habitantes dans le Val-d’Oise, elles ont décidé de faire un tour sur le Parvis le samedi 30 avril. « On a été au courant de l’événement en allant sur le site sortiraparis.com, et on a eu envie de découvrir. C’est amusant, il fait beau, et bien manger nous intéresse (rires) », affirme Pascale. La mère de famille explique que la crise sanitaire a eu un effet sur sa manière de consommer. « Je suis plus sensibilisée à l’alimentation, le Covid a changé ma façon de voir les choses. Je me suis aperçue des volumes d’importation faramineux, et des risques de pénurie encourus si demain tout s’arrête. La guerre en Ukraine a renforcé ce changement de comportement », témoigne Pascale. Ce qui n’est pas le cas de sa fille Inès. « Je comprends ce que dit ma mère, mais dans mon quotidien je ne fais pas attention à ma manière de consommer ». Le message que Pascale aimerait faire passer aux agriculteurs ? « On veut les aider en achetant français et de saison. Il faut arrêter de consommer des produits d’été en hiver et d’hiver en été ! »

 

Yolande et Nadège

Yolande 62 ans, et Nadège, 31 ans, sont collègues de bureau, elles officient dans la fonction publique à Paris. Le fait de travailler dans le quartier les a poussées à franchir les portes de l’événement JA. « Nous sommes allées sur le stand des outre-mer, on a dégusté des petites choses très bonnes, j’ai trouvé ça sympa et j’ai acheté du melon », raconte Yolande qui explique que depuis le Covid, son mode de consommation a changé. « Je préfère acheter des produits plus naturels, sans chimie, moins de plats préparés. Je cuisine plus. » Son message pour les jeunes agriculteurs ? « Il faut renouveler ce genre d’événement plus souvent ! »

Victoria et James

Victoria, 40 ans, est importatrice de vins, son mari James, 45 ans, est trader dans le secteur de l’énergie, tous les deux sont Américains, de Houston, capitale du Texas. En voyage d’affaires en France, ils ont passé une tête aux Toqués sur le chemin du retour à leur hôtel. « Il y a une très bonne énergie ici, on aime l’atmosphère de l’événement », observe James. La qualité du produit est leur critère numéro un. « Je dirais que d’une manière générale, les produits français sont de qualité supérieure par rapport à ceux américains. Chez nous, les producteurs sont plus axés sur les quantités. En France, vous faites plus attention aux détails, à la qualité, au goût, c’est indéniable », ajoute Victoria.

Le couple souhaite adresser un message de soutien aux producteurs français : « Continuez de faire ce que vous faites, restez vous-mêmes. »

Susanna et Marisa

Marisa, 65 ans, ancienne comptable et désormais retraitée vient de Galice, en Espagne. Elle visite la France, profitant d’un voyage organisé aux côtés de Susanna, 57 ans, restauratrice à Barcelone. « Notre point de rencontre était le Parvis de l’Hôtel de Ville alors on a décidé de rentrer », raconte Marisa. « Ce qui est important pour moi c’est que le produit soit de proximité », témoigne Susanna qui explique que la pandémie sanitaire a renforcé sa conviction de manger plus local. « On veut une agriculture moins industrielle, moins contaminante. Monsanto et ses pesticides non ! Les semences, à mon époque, les agriculteurs n'avaient pas besoin de les racheter. Ils reprenaient celles qu’ils récoltaient. Aujourd’hui ils doivent les racheter chaque année. C’est un gros problème, notamment dans les pays pauvres », partage Marisa.

Leur message adressé aux JA ? « Je trouve que les agriculteurs sont très courageux. C’est un métier où tu dépends du climat, tu travailles quasi tous les jours, tu ne sais jamais comment vont sortir tes productions », souligne Susanna, admirative. « Plus tu fais naturel, moins de production tu as, c’est plus risqué. Mais c’est l’agriculture que je veux en tant que consommatrice », note Marisa.

Michel, Edith et Pleun et Suze, leurs deux filles

Michel, 42 ans, travaille comme chercheur, il étudie l’impact des désastres de tout type (inondation, terrorisme, pandémie…) sur les êtres humains. Sa femme Édith, 44 ans, est ergothérapeute. Ils viennent des Pays-Bas. Ici pour le travail, Michel en a profité pour faire venir sa petite famille le temps d'un weekend. La curiosité les a amenés à visiter les stands JA. « J’aime cette initiative, toutes les régions françaises sont représentées. On peut tout de suite apprécier la qualité des produits. Pour notre part, nous consommons local, naturel, nous privilégions les modes de production respectueux de l’environnement », explique le père de famille. « Je trouve cela très bien que les producteurs s’occupent eux-mêmes de faire la promotion de leurs produits. Ils ne sont pas assez appréciés à leur juste valeur je trouve, c’est bien qu’ils se montrent », abonde Édith. Les deux insistent sur l’importance d’acheter local, pour éviter au maximum d'importer.

Ludmila et Tania

Ludmila, 31 ans, et Tania, 25 ans, sont Ukrainiennes, elles ont fui la guerre déclarée dans leur pays fin février. Depuis mars, Ludmila vit en Allemagne et Tania à Dijon, en France. Il s’agit de leur toute première visite à Paris. Deux jours sous le soleil, pour se retrouver entre amies et tenter, l'espace de quelques heures, de s’aérer l’esprit. « L’ambiance est très bonne, juste à côté de la Seine c’est magnifique », affiche tout sourire Ludmila. « On a aimé les produits », partage Tania.

Leur message aux JA ? « Continuez de faire votre travail, on vous encourage (rires !) » !

Alice et Paul

Paul et Alice, 25 ans tous les deux, vivent à Paris. Ils ont décidé de découvrir l’événement JA. « J’ai vu un article hier sur le site du bonbon (site qui liste les événements à Paris, ndlr), qui expliquait qu’il allait y avoir un marché d’agriculteurs. Vu qu’on aime bien la bonne nourriture, on s’est dit que c’était l’occasion », raconte Alice. Le jeune couple se dit très sensibilisé aux questions alimentaires. « Le côté « partage » ici est très sympa et puis de stand en stand on a accès à des produits très variés, et on peut discuter avec les producteurs c’est ça qui est chouette », explique Paul. « On a une manière de consommer qui dépend du moment. Dans notre quotidien, on veut manger rapide et pas cher, mais lorsque l’on organise des apéritifs avec nos amis, on aime avoir des bons produits », développe Alice. « Pour les viandes et les légumes par exemple, on va au marché », explique Paul. « Pour des produits type beurre, confiture, on va au supermarché », complète Alice.

Leur message aux jeunes agriculteurs ? « On a besoin de vous, on vous aime, il y a encore un trop grand décalage entre l’image qu’on a des agriculteurs et la réalité, car certains ont encore dans la tête l’image de l’ancienne génération, celle du vieux paysan tout seul avec une vieille ferme », explique Alice. « Ce type d’événement permet de les faire connaître, de montrer qu’ils sont hyper modernes, qu’ils sont sympas, marrants, il faut renouveler l’expérience, et se digitaliser en parallèle ! », abonde Paul.

Nicolas, Baptiste, Hugo, Benjamin, Azure, Hugo et Thomas

Beaucoup de jeunes sont venus goûter les produits proposés par les JA. Parmi eux, Nicolas, Hugo, Baptiste, Benjamin, Azure, Thomas et Hugo, tous copains âgés de 25 ans et originaires des quatre coins de la France... Reims, Lille, la Haute-Savoie et la Réunion.

« On est venu ce weekend rendre visite à ceux qui habitent à Paris, on se connaît de l'école de commerce. Le Parvis était le point de rencontre, on se promenait dans le Marais », raconte Thomas. « On est venu voir par curiosité, on s’est dit « on n’a rien à faire on y va », et on a pris une petite glace au kiwi délicieuse ! », raconte tout content Hugo. « C’est la France, on est arrivé il y avait grave de l’ambiance sur le stand de l’Occitanie », souligne Baptiste. Si la qualité est pour eux un critère très important , le prix l’est tout autant. « Peut-être moins les fins de semaine quand on sort, mais le prix reste déterminant. Ici, je trouve qu'ils sont corrects », témoigne Hugo.

Leur message aux JA : « On voudrait leur dire de ne pas abandonner, leur métier est très important. Ce type d’événement est à refaire encore et encore. Il faut rendre plus accessibles leurs produits . On les soutient parce que ce sera toujours mieux que de prendre un jambon dans un supermarché. Ici, il y a des histoires, des sourires, les produits sont meilleurs et pas forcément plus chers ! Pour nous « agriculture » rime avec « convivialité », « tradition », « qualité », « effort », c’est très important de parler avec les producteurs. »