« Nous avons besoin d’un gouvernement et d’un budget pour l’agriculture au plus vite »
Le président de Jeunes Agriculteurs, Pierrick Horel, a été reçu jeudi 2 octobre à Matignon par le Premier ministre Sébastien Lecornu, dans le cadre du programme de consultations. À l’issue de cet entretien, le responsable syndical a livré une réaction ferme sur les attentes de la profession agricole.
« C’était l’occasion pour nous, suite à la pression syndicale, de revenir sur l’ensemble des sujets d’actualité que nous traversons dans l’agriculture », a-t-il déclaré en sortie de réunion. Cette rencontre intervenait une semaine après la mobilisation du 26 septembre, organisée en réaction à la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (Pac) et sur l’accord du Mercosur. « Les propositions de la Commission européenne ne nous vont pas », a martelé le président de JA. Le syndicat a également réaffirmé sa totale opposition à l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur. « C’est un très mauvais signal pour la profession agricole », a insisté Pierrick Horel. « Nous avons rappelé notre fermeté sur ce sujet et demandé au Premier ministre d’en faire autant auprès de ses homologues européens. »
Au-delà des enjeux budgétaires et commerciaux, la délégation de Jeunes Agriculteurs a porté d’autres priorités. La question sanitaire, notamment autour de la dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) qui gagne du terrain, a été abordée, tout comme celle de l’adaptation de l’agriculture au changement climatique. « C’était pour nous l’occasion de pousser contrats et plan d’avenir, le sujet de la planification qui est prépondérant et dont il faut avoir le courage politique de se saisir maintenant, a souligné Pierrick Horel. Parce que c’est la solution pour sortir l’agriculture de la crise et redonner une vraie vision d’avenir aux agriculteurs et notamment aux jeunes. »
Enfin, le président de JA a invité le chef du gouvernement à « venir sur le terrain » afin de mesurer concrètement les réalités vécues par les agriculteurs. Et de conclure : « Nous avons besoin d’un gouvernement et d’un budget pour l’agriculture au plus vite. »
Le lendemain, vendredi 3 octobre, Sébastien Lecornu a annoncé son renoncement à l’utilisation de l’article 49.3 pour l’adoption du budget, soulignant qu’il n’existait désormais « aucun prétexte » pour censurer le gouvernement. « Renoncer à l’article 49.3 ne doit pas nous faire renoncer à ce que la France ait un budget au 31 décembre », a-t-il déclaré devant la presse à l’hôtel Matignon.