L’Europe des tropiques
Avec le Brexit, l’Union européenne perd l’un de ses quatre états insulaires. Restent l’Irlande, Chypre, et Malte. Les pays membres à façade maritime importante ont aussi leurs régions insulaires, les Aaland finnoises, la Corse, la Sicile, les Baléares, ou encore les îles grecques. Ces îles sont partie intégrante de l’espace européen. Enfin, l’UE distingue deux autres catégories de territoires, dispersés sur la planète : les Rup et les PTOM. La France est le seul pays européen à avoir les deux.
Les Rup et les PTOM
Les Rup, régions ultrapériphériques, font partie de l’Union européenne, mais sont situées en dehors du continent européen. Elles sont au nombre de neuf : six sont françaises (départements et régions d’outre-mer, collectivités d’outre-mer), les trois restantes étant espagnoles (Îles Canaries) et portugaises (Açores, Madère). Les Rup relèvent de la politique de cohésion, dans laquelle elles font l’objet d’un « partenariat stratégique particulier ». Au titre des Fonds structurels et d’investissement européens (Fonds Esi), elles bénéficient pour la période 2014-2020 d’un peu plus de 13 milliards d’euros.
Les PTOM, pays et territoires d’outre-mer, sont des dépendances et territoires d’outre-mer des États membres de l’Union européenne, mais ne font toutefois pas partie intégrante de l’Union européenne. Auparavant au nombre de 25 (12 PTOM appartenaient au Royaume-Uni), ils ne sont désormais plus que 13, répartis en France (6), au Danemark (1), et aux Pays-Bas (6). Leur statut est évalué au cas par cas par leur métropole respective, mais le traité de Lisbonne de 2007 les considère comme des « associés », faisant de ses habitants des citoyens de l’UE. L’aide de 300 millions d’euros octroyée aux PTOM (hors Groenland) pour la période 2014-2020 est financée par le biais du 11e Fonds européen de développement (FDE).
Des territoires essentiellement agricoles
Dans les Rup comme dans les PTOM, l’activité humaine est essentiellement agricole. Exception faite du Groenland, voué à la pêche, ces territoires sont tropicaux et équatoriaux. Ils ont en commun une surface agricole utile (SAU) assez réduite. Selon le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, en 2016, les SAU représentaient 30 % du territoire en Guadeloupe et en Martinique, 20 % du territoire à la Réunion, et 0,4 % en Guyane, contre 56 % en métropole. Les principales cultures sont la banane, la canne à sucre, ou encore l’ananas, des cultures de rente nées de la colonisation. En revanche, ces territoires sont déficitaires en cultures vivrières, et doivent importer. En ce qui concerne le foncier, les chiffres sont extrêmement disparates. Alors qu’en 2013, la Martinique recensait environ 3 000 exploitations, Mayotte, pourtant trois fois plus petite, en comptait 15 700 en 2010.
C’est dire si chaque Rup est un cas particulier à la recherche de ses solutions propres. Leurs organisations professionnelles et syndicales y travaillent.
Les 9 Rup
France : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion, Saint-Martin
Espagne : Îles Canaries
Portugal : Açores, Madère
Les 13 PTOM
France : Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-et-Miquelon, Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), Wallis et Futuna
Danemark : Groenland
Pays-Bas : Saint-Martin, Curaçao, Bonaire, Saint-Eustache, Saba, Aruba