Politique et société

Les représentants agricoles militent pour la création d’un chèque alimentaire

Poussé par la FNSEA, la Coopération agricole, la MSA et le syndicat des Jeunes Agriculteurs, le chèque alimentaire viserait à aider les Français vivant dans la précarité à s’alimenter convenablement. De surcroît, d’après ces mêmes organisations, il servirait de rempart, dans le contexte actuel d’inflation accrue, contre le risque de destruction de la valeur créée par les filières agricoles.                      

Arnaud Gaillot, président de JA aux côtés de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

Selon la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, qui porte la proposition à bras le corps, il faut arrêter d’appliquer le leitmotiv « Pensons aux plus précaires, vendons moins cher ». D’après elle cette politique du « moins cher »  a surtout conduit à « appauvrir les filières de l’agroalimentaire » depuis des décennies. « Jusqu’ici, on a demandé aux agriculteurs, aux coopératives, au monde agricole en général d’être la variable d’ajustement du budget des ménages », a renchéri Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, présent à la conférence de presse déroulée le mardi 7 juin dans les locaux de la FNSEA.

Le collectif qui regroupe plusieurs organisations agricoles dont JA demande à ce que ce dispositif d’aide alimentaire, qui pourrait prendre la forme d’un chèque ou d’un montant crédité sur une carte bancaire, s’inscrive de manière pérenne, car la crise du pouvoir d’achat n’est, selon eux, pas prête de s’arrêter. Pour rappel, cette proposition de chèque alimentaire (chèque alimentaire durable) figurait dans la loi climat et résilience promulguée en août 2021. À une semaine du premier tour des législatives, les acteurs du monde agricole mettent ainsi la pression sur l’exécutif dans un contexte où les associations caritatives constatent une aggravation des situations de pauvreté et où l’inflation en France pourrait dépasser les 6-7 % dès cet été. À titre de comparaison, elle était chiffrée à +4,8 % sur un an, en avril dernier (source Insee).

Les jeunes, premiers exposés

« Un jeune sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté, ne l’oublions pas. Cette proposition de chèque alimentaire figure dans notre rapport d’orientation voté lors de notre récent congrès. Nous l’encourageons fortement », a souligné de son côté Arnaud Gaillot, président de Jeunes Agriculteurs.

Pour l’heure, aucun détail sur un tel dispositif ne filtre. « Certains parlent d’une aide “flash” de 150 € en une fois », précise Christiane Lambert. Le collectif agricole (MSA, FNSEA, JA, Coopération agricole) qui invite d’ailleurs les distributeurs et industriels à les rejoindre, souhaite au contraire que cette aide puisse s’inscrire dans la durée. D’après une étude publiée par l’Insee en novembre 2021, 9,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France métropolitaine. Un chiffre annoncé en hausse en 2022.