Politique et société

La revalorisation des retraites agricoles entre en vigueur

À compter du lundi 1er novembre, 208 000 retraités sont concernés par la loi Chassaigne, faisant passer les plus petites pensions agricoles de 75 % à 85 % du Smic, soit 1 035 euros net.

La revalorisation des retraites agricoles entre en vigueur

« C'est une reconnaissance de la valeur du travail des agriculteurs qui nourrissent le peuple, en travaillant plus de 55 heures par semaine », a déclaré dans un communiqué le ministère de l’Agriculture en marge de l’annonce de l’entrée en vigueur de la loi Chassaigne. Quelques 208 000 chefs d’exploitation vont voir leur retraite revalorisée au montant plancher de 1 035 euros net, dépassant de justesse le seuil de pauvreté (1 015 euros).

C’est 19 000 pensions de moins que les 227 000 annoncées par le Premier ministre Jean Castex en avril dernier, qui avait promis que cette revalorisation interviendrait au 1er novembre 2021. Les pensions de novembre étant versées en décembre, cette revalorisation sera visible sur les comptes en banque des retraités « à partir du 8 décembre », a souligné le cabinet du secrétaire d'État chargé des retraites, Laurent Pietraszewski.

Plus d’un tiers des exploitants retraités concernés

Dans le même temps, la Mutuelle Sociale Agricole (MSA) a souligné que dans le cas où le chef d’exploitation retraité a fait « toute sa carrière en tant qu'exploitant, le gain moyen est d'un peu plus de cent euros par mois ». Actuellement, les chefs d'exploitation touchent en moyenne une pension mensuelle brute de 953 euros pour les hommes et de 852 euros pour les femmes.

D’après le dernier décompte de la MSA en date de 2019, c’est plus d’un tiers (34,5 %) des 602 000 chefs d’exploitation retraités qui sont concernés par cette revalorisation. Au total, cette mesure coûtera 280 millions d'euros chaque année et sera financée par la solidarité nationale. Alors qu’un agriculteur sur deux partira à la retraite d’ici dix ans, « c'est une mesure qui concourt à l'attractivité de la profession », affirme le cabinet de Julien Denormandie.

Conjoints collaborateurs et aides familiaux en attente

Pour le projet de loi défendu par André Chassaigne, c’est l’aboutissement d’un long processus législatif entamé en 2016, avant la mandature actuelle. Après l’abandon du projet de régime universel de retraites par points, le député communiste a continué le travail et finalement obtenu le vote de sa proposition de loi à l’unanimité en juin 2020 à l’Assemblée nationale. En revanche, la deuxième proposition de loi Chassaigne, relative à la revalorisation des retraites des conjoints collaborateurs d'agriculteurs et aides familiaux, également votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale, n’a pas encore été examinée au Sénat.