Grandes cultures

La France a de la place pour du lin oléagineux

La filière lin oléagineux a besoin de 20 000 ha ensemencés en plus, pour satisfaire la demande française. Elle propose des productions sous contrat à la fois pour du lin d’hiver et de printemps.

La sélection de lin oléagineux

C’est la filière Bleu-Blanc-Cœur créée il y a plus de vingt ans, qui a relancé la culture du lin oléagineux en France. Des scientifiques venaient de montrer l’intérêt des graines de lin en alimentation animale, pour leur teneur en acides gras de type oméga 3. Ils avaient aussi démontré que le lait, le beurre et la viande des animaux nourris avec du lin oléagineux, étaient riches en oméga 3 et très bénéfiques pour la santé humaine. Les oméga 3 permettent notamment de réduire les risques de maladies cardio-vasculaires.

Passer de 30 000 à 50 000 ha

Aujourd’hui, le lin oléagineux produit en France est essentiellement destiné à la filière Bleu-Blanc-Cœur en alimentation animale, mais des débouchés commencent aussi à voir le jour en alimentation humaine. Depuis 2019, la consommation d’huile et de margarine de lin oléagineux est à nouveau autorisée en France, et les graines entières ou dépelliculées ont des adeptes. « Pour répondre à l’ensemble de ces besoins, nous souhaitons faire passer les surfaces de lin oléagineux de 30 000 ha pour la récolte 2021 à 35 000 ha en 2022, 40 000 ha en 2023 et 50 000 ha en 2024 », explique Denis Burlaud, responsable technique de la filière Lin 2000.

Des productions sous contrat

« Nous proposons pour toutes les surfaces qui sont en place des contrats de production, avec un prix garanti dans un tunnel, pour atténuer les fluctuations, indique Denis Burlaud. Ce prix est par exemple compris pour la récolte 2022, entre 500 et 580 €/tonne voire 600 €/t selon le type de contrat ». À ce prix, avec un rendement de 20 q/ha, le lin oléagineux permet de dégager selon lui une marge brute correcte. Il est possible de cultiver du lin oléagineux d’hiver ou de printemps. Les sélectionneurs ont mis au point des variétés performantes et adaptées au climat français dans les deux types de production. Le lin d’hiver, qui est cultivé sur 70 % des surfaces françaises, est plutôt réservé aux régions Ouest et Sud de la France, et le lin de printemps, aux zones Nord-Loire, surtout Nord-Est. « Le lin d’hiver résiste aujourd’hui à des températures de -15 °C, mais nous nous interdisons toute production dans le Nord-Est », précise Denis Burlaud.

Moins de méthane rejeté

Le lin oléagineux a trouvé un nouvel avantage dans l’alimentation des ruminants, les animaux qui en consomment rejettent moins de méthane dans l’atmosphère. Dans la lutte contre les gaz à effet de serre, il intéresse tout particulièrement les éleveurs laitiers qui cherchent à réduire leur empreinte carbone.