Politique et société

JA, véritable école de formation

L’Université d’hiver, l’événement organisé chaque année par JA au mois de décembre, représente une occasion unique pour les jeunes agriculteurs et agricultrices de toute la France (métropole et DOM-TOM) de monter en compétence en bénéficiant de formations sur mesure et en participant à des ateliers aux thématiques variées. Confronter ses idées, apprendre à argumenter, s’enrichir grâce à la parole de l’autre figurent parmi les nombreux enseignements.

Un jeune participant en plein exercice de question-réponse avec un journaliste

« J’ai appris des clés de lecture tant sur la posture que sur la communication pour mieux faire face à des journalistes. Cela a renforcé ma confiance. On se rend compte que l’on peut être audible », raconte à chaud Maxime, producteur en grandes cultures venu de Haute-Garonne, à l’issue de l’atelier Media training tenu le mercredi 1er décembre. Également participante, Blandine, originaire de l’Orne et installée en polyculture-élevage, a été mise au défi. « J’ai trouvé l’exercice pas évident, mais il est essentiel pour éviter les faux pas. Toute la difficulté est d’arriver à répondre sur des sujets parfois sensibles en adoptant une posture calme, de recul ».

Interview face à un journaliste qui provoquait volontairement ses interlocuteurs, fausse conférence de presse organisée suite à un fait divers supposé ou encore mise en situation avec des jeux de rôle, l’atelier Media training a mis à rude épreuve les participants en proposant des formats réalistes et variés.

Le point fort des agriculteurs c'est la sincérité

« L’agriculture présente une richesse de sujets sur lesquels les agriculteurs peuvent être amenés à réagir. Ces sujets, de société, scientifiques, etc. sont complexes et rendent difficile la manière d’y répondre. […] Face à cette réalité, le point fort numéro un des agriculteurs, c’est la sincérité. À partir du moment où l’on pose les sujets de manière sincère, en montrant qu’on ne maîtrise peut-être pas forcément tout, que l’on fait partie d’un écosystème global, les gens comprennent. Tout le rôle d’équilibriste est d’arriver à être sincère tout en prenant du recul pour ne pas réagir, ou à des provocations ou sur des sujets qui peuvent faire sortir de ses gonds. La clé c’est de préparer ses réponses pour mieux réagir », explique Guillaume Berthel, formateur de l’atelier.

Échanger, se positionner, apprendre…

Durant les trois jours de cette Université d’hiver déroulée cette année dans le Maine-et-Loire (30 novembre, 1er et 2 décembre), les jeunes agriculteurs et agricultrices ont enchaîné les formations (media training, lobbying) ainsi que les ateliers de réflexion sur des thématiques comme le futur maillage de la structure JA au sein de l’organisation territoriale de la France, les attentes des consommateurs, ou encore les moyens et arguments pour donner envie à un jeune installé de s’impliquer syndicalement. Toutes ces séquences ont fait l’objet d’échanges nourris et construits qui contribuent à former les futurs responsables agricoles de demain. « Ces ateliers sont essentiels, car parfois, en tant qu’élus, nous sommes lâchés dans le grand bain », observe Michel Dussom, président des JA des départements et régions d’outre-mer .

« D’un côté, il y a un attachement très profond des Français pour leur agriculture et, parallèlement, on a des débats sociétaux qui se sont développés avec beaucoup de fantasme, de parts obscures, on a un rattrapage à faire et un besoin plus que jamais de répondre factuellement. En évitant toute forme d’irrespect », souligne Pierre Morier, formateur en lobbying.

« On est dans un contexte où les débats sociétaux se concentrent autour de l’agriculture : le bien-être animal, l’environnement, etc. On a besoin d’une perspective. Une organisation comme Jeunes Agriculteurs est, je le crois, essentielle parce qu’elle a une légitimité et qu'elle propose des actions concrètes », conclut-il.