Grandes cultures

En blé, les mélanges de variétés montent en puissance

Avec plus de 17 % des surfaces de blé récoltées en 2022, les mélanges de deux, trois, quatre variétés ou même davantage, gagnent chaque année du terrain en France.

Mélange de cinq variétés de blé

Les agriculteurs français ont de plus en plus souvent recours aux mélanges de variétés lorsqu’ils sèment du blé tendre. Selon l’enquête annuelle d’Arvalis sur la répartition des variétés de céréales, lors des derniers semis, les mélanges de variétés ont représenté 17,5 % des surfaces de blé tendre, à l’échelle nationale. « La première variété cultivée en pure, Chevignon, arrive derrière eux avec 16,6 % des emblavements en blé », indique Arvalis. La part des mélanges dans les semis de blé tendre augmente chaque année. En 2022, elle a progressé de seulement 0,5 point par rapport à 2021, mais elle n’atteignait en 2019 que 12 % des emblavements, 5 %, en 2017 et à peine 2 % en 2013. Les mélanges sont davantage présents en semences de ferme qu’en semences certifiées.

D’abord en semences de ferme

L’intérêt des agriculteurs et des scientifiques pour les mélanges de variétés en céréales à paille ne date pas d’hier. En France, des associations de variétés de céréales ont toujours été cultivées, même si les surfaces qui leur étaient consacrées restaient marginales. Les mélanges ont réellement pris leur envol chez les agriculteurs à partir de 2014. Côté semences certifiées, c’est le négociant Soufflet qui, au vu de la montée en puissance de la pratique parmi ses clients céréaliers, a le premier lancé en 2017 un mélange de cinq variétés de blé panifiables, nommé MMS pour Mélange Moulins Soufflet, destiné à une utilisation par ses moulins. Depuis, le négociant continue à en proposer, avec un choix de variétés qui évolue chaque année. D’autres semenciers ont aussi emboîté le pas. C’est le cas de Semences de France avec les mélanges Certimix.

Sécuriser la production

C’est dans les Pays de la Loire que les agriculteurs implantent le plus de mélanges de variétés, avec 31 % des surfaces ensemencées en blé. On en trouve aussi en proportion importante en Nouvelle-Aquitaine, avec 26 % des semis, en Bretagne (23 %), dans le Centre-Val de Loire (22 %), et en Bourgogne-Franche-Comté (21 %). À l’opposé, les agriculteurs des Hauts-de-France, avec 8 % des surfaces emblavées, semblent moins attirés par les associations de variétés.

Plus qu’un gain de rendement, les céréaliers qui sèment des mélanges recherchent avant tout à sécuriser leur production grâce à une meilleure résistance de leur culture aux maladies et au stress. « Les mélanges de plusieurs espèces dans la même parcelle, quant à eux, couvrent moins de 1 % de la sole de blé, précise Arvalis. Le blé, majoritaire dans le mélange, peut être associé avec des légumineuses, de la féverole, des pois, de la vesce, de la luzerne ou des mélanges de ces espèces. »