Sur le terrain

« C’est très gratifiant de voir les personnes heureuses de consommer nos produits »

Fanny Sabardeil, 29 ans, est installée en arboriculture diversifiée dans la commune d’Estoher dans les Pyrénées-Orientales. Avec son compagnon Jean-François, ils produisent principalement des grenades. À la mi-septembre, elle se lance dans la culture d’oliviers.

« C’est très gratifiant de voir les personnes heureuses de consommer nos produits »

Après un bac professionnel Conduite et Gestion d'une Entreprise du Secteur Canin-Félin (CGESCF) passé en 2014 à Nîmes, Fanny Sabardeil, passionnée de chevaux, s’est orientée dans le monde équin. « Je me suis formée pour encadrer du public et ainsi accompagner les gens en balade », explique la jeune femme. Lorsqu’elle rencontre, fin 2019, Jean-François son actuel compagnon, elle met un pied dans le métier d’agriculteur. « Jean-François est biologiste, mais il a également des terres. J’ai commencé à faire le suivi de ses parcelles, à travailler les sols, à piloter l’irrigation, je me suis rendu compte que ça me plaisait. J’aime le travail en extérieur et la partie commercialisation/packaging. Il n’y a pas que le travail du sol, c’est ça qui est chouette en agriculture ! », témoigne Fanny.

Produire de l’huile d’olive : une opportunité

Après l’acquisition de 7ha de parcelles, Fanny et Jean-François décident de se lancer dans la production d’huile d’olive. « On va planter des oliviers sur 5 ha et le reste sera en pommes », détaille Fanny qui précise que ces nouvelles terres appartenaient au groupe Teraneo qui y cultivait historiquement des pommes. « Il a fallu faire un gros travail pour nettoyer la terre, pour la mettre bien à plat. Les pommiers étaient dans un sale état, abandonnés depuis 4 ans. On a dû tout couper et mettre au propre pour que le pépiniériste soit en mesure de planter les pousses d’oliviers en septembre », raconte la JA.

Mais d’où leur est venue l’idée de produire de l’huile d’olive ? « On avait plusieurs oliviers sur un hectare, dont la récolte avait permis de sortir une centaine de bouteilles. Elles avaient beaucoup plu aux amis et à la famille. Nous en avions même vendus un peu », raconte Fanny. Le couple s’est alors sérieusement mis à étudier la possibilité de cultiver des oliveraies « On s’est rendus à Jaén en Espagne au Salon mondial de l’olive, et on a fait plusieurs autres événements. On a étudié le sujet de A à Z avant de se lancer. Et l’huile d’olive française, il n’y en a pas beaucoup ! », poursuit la JA qui précise qu’elle compte produire ses oliviers en « haute-intensité » afin de pratiquer un ramassage mécanisé. « On n'est que deux sur l’exploitation », glisse-t-elle.

S’adapter au réchauffement climatique

Sensibilisés au climat, Fanny et Jean-François ont vu leur choix renforcé du fait d'un accès à l’eau de plus en plus compliqué. « Il nous fallait des cultures peu gourmandes en eau. Le grenadier et l’olivier ont été des choix assez évidents », confirme Fanny. Ces deux arbres supportent particulièrement bien les fortes chaleurs. « Ils peuvent perdre des fruits, mais ils ne vont pas mourir », indique l’agricultrice. Région reconnue pour ses pêchers et abricotiers du Roussillon, les agriculteurs locaux se voient dans l’obligation de repenser leurs cultures à cause du réchauffement climatique.

S’il lui reste encore quatre ans avant de récolter sa première production d’huile d’olive, Fanny Sabardeil continue de prendre plaisir à vendre ses jus de grenade sur les marchés. « C’est très gratifiant de voir les personnes heureuses de consommer nos produits. Ils trouvent cela original, ils sont intrigués. Quand on voit un sourire, on se dit qu’on ne travaille pas pour rien », conclut la jeune installée.